De Eva Riley (G.-B., 1h23) avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte...
Mère décédée, père au comportement infantile, démissionnaire et absent... À 14 ans, Leigh s'assume toute seule, tenant grâce à la gymnastique. Las, ses résultats sont en berne depuis peu. L'arrivée d'un grand frère, jusqu'alors inconnu et un brin voyou, va faire évoluer son caractère...
Rien de nouveau sous le soleil de cette satanée Angleterre : une banlieue entre pavillons premier prix et villas de quartiers huppés, de la misère sociale, des ados qui zonent et des adultes qui picolent. Et puis, au club gym, Leigh la petite prolo se fait chambrer par les “copines“ trop stylées, trop méchantes, trop blondes, trop friquées, trop pétasses... Avouons que le cadre est connu, proche du cliché. Mais Eva Riley sait se centrer sur le ressenti de son personnage et le transmettre sans un mot de trop. Confrontée trop tôt à la solitude, Leigh cherche des yeux une attention : ses regards vers les autres mères en disent long. Pas forcément quelqu'un qui l'admire, juste une présence qui fasse d'elle une “fille normale“, et non une orpheline mendiant de l'affection... et refusant la pitié tout à la fois. La relation ambiguë, semi-incestueuse, qu'elle noue avec son demi-frère Joe tombé du ciel, témoigne de sa confusion : parce qu'il la fascine par la liberté qu'il incarne, son audace juvénile, sa qualité de presqu'adulte et qu'elle est en manque de repère, elle plaque sur lui des sentiments amoureux alors qu'ils devraient être fraternels.
Troublant sans jamais être malsain, ce premier long métrage doit énormément à la qualité d'interprétation de ses jeunes comédiens.
Sortie le 8 juillet