Festival / Sorti des radars au printemps, Vues d'en face est de retour dans quelques jours. Heureuse nouvelle !
Qui s'apprête à souffler ses 20 bougies aujourd'hui est doublement embarrassé. D'une part parce que l'acte en lui-même d'éteindre par l'air expiré, si symbolique pourtant, est désormais proscrit pour des raisons prophylactiques ; de l'autre à cause d'une fameuse sentence de Paul Nizan certifiant de toute son aigreur (ou jalousie d'homme mûr ?) : « J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. » Vous parlez d'un accueil ! Considérons plutôt le verre bien rempli, car il n'est hélas pas donné à tout un chacun d'atteindre la double dizaine, et notamment aux festivals. Vues d'en face peut en témoigner : quand il ne s'agit pas d'une baisse (ou coupe) de subventions, c'est un coronavirus qui vient s'en mêler. Mais à 20 ans, il est aussi capable de rebondir pour transformer son édition printanière en rendez-vous automnal.
Plus ramassée sur un week-end, la programmation ne perd rien de ses multiples identités LGBT+, ni de sa propension à voir du pays : le Portugais L'ange gardien, l'Étasunien Tell it to the bees, l'Italien An almost ordinary summer, l'Argentin Fin de siècle et l'Helvétique Madame seront ainsi proposés, le dernier étant le seul pour lequel un cinéaste, Stéphane Riethauser en l'occurrence, sera présent. Des longs auxquels il faut naturellement ajouter une séance de courts métrages.
Pour l'aider à doubler le cap de la vingtaine, Vues d'en face pourra également compter sur le bienveillant matronage des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, dont la présence apporte toujours un mixte de fantaisie et de solennité. Notez enfin que ce week-end anniversaire ne constitue pas une fin en soi : il se murmure en effet que le festival pourrait revenir épisodiquement au Club d'ici la fin de l'année pour programmer quelques soirées. La chandelle est loin d'être morte...
Vues d'en face. Au cinéma Le Club du vendredi 18 au dimanche 20 septembre