Cinéma / Dévoilée il y a quelques jours, la programmation de saison de la Cinémathèque de Grenoble s'articulera de septembre à décembre autour d'un cycle intitulé "La machine à parler d'amour", ponctué de plusieurs séances spéciales. Décryptage.
C'était l'objectif principal de la nouvelle directrice de la Cinémathèque de Grenoble, Gabriela Trujillo : se concentrer sur « les vocations premières du lieu, en l'occurrence la conservation et la valorisation du fond de films de sa collection », tout en continuant son inscription « dans le réseau local, mais également celui des autres cinémathèques françaises et étrangères ». Après avoir longuement arpenté les lieux où sont stockés les films, elle a donc conçu sa programmation autour d'un cycle thématique emblématique, La machine à parler d'amour, avec en filigrane « l'idée du cinéma qui permet un dispositif amoureux qui se réinvente à chaque film ».
Dernière avant destruction
Inauguré ce jeudi 23 septembre autour de la programmation de L'Âge d'Or de Luis Buñuel et de deux courts-métrages, ce dernier se prolongera ensuite au travers notamment de films de Michel Piccoli (C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé), François Truffaut (La Femme d'à côté, en photo), Claire Denis (Trouble Every Day), Woody Allen (Manhattan), Jean Renoir (La Chienne), Bo Widerberg (Amour 65), Kiju Yoshida (La Fin d'une douce nuit), Paul Vecchiali (Rosa La Rose, fille publique), Wim Wenders (Paris, Texas), David Lynch (Blue Velvet)... Ou encore William Wyler, dont la copie des Hauts de Hurlevent sera selon toute vraisemblance projetée pour la dernière fois. « C'est une copie extrêmement fragile, et nous n'avons dans l'immédiat les moyens ni de la restaurer, ni même d'arrêter son processus inévitable de dégradation. C'est donc pour nous une manière de dire adieu à la copie, et de faire ainsi au moins survivre le film dans la mémoire des spectateurs. On ne peut pas se donner le luxe de ne pas montrer les films de nos collections, sinon ils vont disparaître sans que l'on sache à quoi ils ressemblent... ».
Egalement au programme entre-autres, un hommage à la cinéaste Lina Wertmüller dans le cadre de Dolce Cinema, et toute une série de séances spéciales parmi lesquelles Seuls les Anges ont des ailes de Howard Hawks, Peaux de vaches de Patricia Mazuy, l'extrêmement rare Jeux de nuit de Mai Zetterling, ou encore Val Abraham de Manuel De Oliveira qui clôturera la saison.
Ouverture de saison de la Cinémathèque de Grenoble, jeudi 23 septembre à 20h au cinéma Juliet Berto