Vous avez toujours eu un faible pour les architectures organiques des films de science-fiction des années 1970 (de La Planète des singes à Star Wars) ? L’exposition Conquêtes spatiales de la Plateforme est faite pour vous. Inspiré par l’ouvrage Où vivrons-nous demain ?, écrit par Michel Ragon en 1963, le parcours revient sur les projets tout à la fois sérieux et farfelus de trois architectes des années 1960 : Jean-Louis Chanéac, Pascal Häusermann et Claude Costy.
Trois architectes qui remettaient en question le dogme de l’architecture fonctionnaliste et s’interrogeaient sur les modalités d’habiter le monde du futur – c’est-à-dire le nôtre. Leur approche et leurs réflexions nous sont exposées grâce à des maquettes, des photographies, des esquisses et des extraits vidéo assez cocasses.
Architecture insurrectionnelle
On découvre ainsi l’architecture organique conçue par Häusermann et Costy à Sainte-Marie-du-Mont (à quelques kilomètres de Grenoble), le projet utopique d’expansion d’Aix-les-Bains sur le lac du Bourget par Jean-Louis Chanéac, mais également des projets à forte dimension politique comme la bulle pirate, excroissance organique destinée à être greffée sur les immeubles modernes, permettant à la fois d’augmenter la surface habitable et de créer un rythme nouveau sur des façades à la standardisation désespérément monotone – pour Chanéac l’architecture se devait d’être insurrectionnelle !
En bonus, sont évoqués sur des panneaux satellites d’autres projets qui leur sont contemporains. On retiendra la ville flottante antisismique de Paul Maymont, l’improbable maison de vacances volante de Guy Rottier et bien sûr l’immanquable mégastructure d’Archigram, qui n’est pas sans évoquer celle d’un certain centre Georges Pompidou qui verra le jour en 1977.
Conquêtes spatiales à la Plateforme, ancien musée de peinture, jusqu'au 31 décembre 2021
