Hasard du calendrier, le cycle “La Machine à parler d’amour” de la cinémathèque voit se succéder deux films comptant à leur générique Dean Stockwell (1936-2021) — l’un des rares enfants-comédiens d’Hollywood ayant su se construire une carrière de l’adolescence à la vieillesse —, qui vient de s’éteindre il y a quelques semaines. Deux films quasi contemporains, visuellement captivants, abordant la passion amoureuse jusqu’aux confins de la folie et de l’oubli de soi, avec pour toile de fond l’Amérique profonde.
Mais ce qui différencie foncièrement la Palme d’Or Paris, Texas (1984) de Wim Wenders du Grand Prix d’Avoriaz Blue Velvet (1986) de David Lynch, c’est sans doute l’approche géographique. Road movie, le premier se déploie dans l’immensité et les horizons infinis dès les premières images accompagnant la quête — on dirait “résiliente” aujourd’hui — d’un homme perdu cherchant à ressouder sa famille atomisée ; le second tient en revanche du vortex, précipitant son malheureux héros dans l'étrangeté d’une petite ville typique aux allures de piège, entre deux histoires d’amour — l’une conventionnelle, l’autre ô combien dangereuse. Un choix cornélien pour lui mais vous, au moins, n’aurez pas à choisir : embrassez les deux séances !
La Machine à parler d'amour vendredi 3 et jeudi 9 décembre au Cinéma Juliet-Berto, Grenoble