Fringues / En matière de philosophie, le Club 66 est un nouveau protagoniste de la “slow fashion” à Grenoble. En matière d'ambiance, le Club 66 n'est pas un bar à chats. Plutôt discrète en semaine, la friperie lâche les chevaux le week-end, en invitant son public à faire la fête.
« Ça fait un peu plus de dix ans que je n’achète plus rien de neuf », lance tout naturellement la fondatrice du Club 66, ouvert rue de Sault depuis le début du mois dernier. Disons-le, la Grenobloise Hanna Grief a un sens aiguisé du style et une vision saine de la mode. Avec son blouson de cuir, ses bracelets et ses incantations faisant références aux scènes électro/techno européennes, aux cultures underground en général, nous étions déjà séduits. À tête froide, c’est la défense d’un concept-store éthique qui a fini de nous convaincre. La vision de la mode d'Hanna est aux antipodes de la musique qu’elle écoute. « Je suis dans un mode plutôt slow, ça ne me dérange pas de faire attendre les gens », explique-t-elle. Pour les drogués à la fast fashion, aux arrivages permanents, le Club 66 est un excellent lieu où apprendre à se détendre. La styliste britannique Vivienne Westwood ne disait-elle pas : « Buy less, choose well, make it last » ? Acheter moins, mieux et durable peut faire gagner en sérénité sinon en sagesse !
Encore mieux, les articles de la friperie sont accessibles aux petites bourses. Pas de marges abusives, de sorte que « le réflexe d’acheter au Club et pas à Monoprix ou à Zara » s’installe. Ce qui va également rendre la fréquentation du Club 66 instinctive, c’est sa programmation et le charme de l’enseigne inspirée d’un club bruxellois. Lumières néons filtrées par le plafond en polycarbonate, carrelage blanc aspect métro parisien, grands miroirs muraux et, passées les marches, un bel espace dédié aux activités éphémères (stand tatouage flash, DJ set live, expo de collections spéciales, etc). Les week-ends au Club 66 se suivent mais ne se ressemblent pas. La clientèle non plus d’ailleurs ! Le Club 66 n’est pas qu’un entre-soi de techno lovers, et vous serez surpris de voir qui vient jeter un œil au stand flash tattoo. Quant au week-end du 18/12, c’est le tatoueur grenoblois Owlt et la nail artiste Gobelish qui passeront en catimini par le Club 66.
Club 66 5, rue de Sault à Grenoble