A Chambéry, un tiers-lieu s'adosse à la scène nationale

Comment faire vivre l’énorme bâtiment de béton qu’est l’espace Malraux, en dehors des soirs de spectacles ? En ouvrant les espaces à tous : c’est la mission du tiers-lieu La Base, qui travaille main dans la main avec la scène nationale de Chambéry.

En voilà une idée qu’elle est bonne. Pour faire vivre le lieu et attirer de nouveaux publics, la scène nationale de Chambéry, Malraux, s’est couplée à un collectif associatif pour créer un tiers-lieu dans ses murs : La Base. Comment faire entrer en ces imposants bâtiments d’autres publics que celui qui est déjà habitué du théâtre, de la danse ou du cinéma ? « Nous avons réfléchi à ce que signifie la culture pour tous. Si les gens ne viennent pas directement dans la grande salle, mais aussi pour faire autre chose, c’est un premier pas », explique Marie-Pia Bureau, directrice de la scène nationale Malraux. « Attention, La Base, ce n’est pas Malraux ; mais nous sommes solidaires et dépendants l’un de l’autre. » Concrètement, à la faveur d’un réaménagement, de nouveaux espaces ont été dessinés au rez-de-chaussée de la structure, notamment une mini-scène dans le hall et un bar-snack de qualité (dont les recettes financent le fonctionnement de La Base). Les autres espaces (salles de répétition, de projection, de réunion, etc.) sont mutualisés. Ainsi, l’espace Malraux est ouvert dès 9 heures le matin et vit toute la journée. Soirées jeux de société, vide-dressing, expositions et leurs vernissages, ateliers de danse et de yoga, conférences, fêtes et DJ sets… Tout est imaginable. « Ce bâtiment bénéficie de fonds publics. Le plus on peut l’ouvrir au territoire, le mieux on utilise cet investissement public. »

Qu'est-ce qu'on attend d'une scène nationale ?

Mais attention, ce n’est pas une salle polyvalente. La récurrence des projets doit être limitée (« nous ne sommes pas non plus un gymnase », note Marie-Pia Bureau). Pour la thématique, c’est ultralarge. Chacun peut venir soumettre sa proposition à un collectif "projet", réuni une fois par mois sous la houlette de Stéphane Buisson, lui-même artiste et en charge bénévole de La Base. Une quinzaine d’adhérents évaluent la faisabilité et la pertinence du projet et accompagne le porteur dans sa réalisation. « Cela répond aussi à un questionnement propre : en tant qu’artiste, qu’est-ce que j’attends d’une maison comme celle-là, une scène nationale ? » questionne Stéphane Buisson. Pour le moment, les seuls événements refusés l’ont été pour une question de faisabilité ou parce qu’ils revêtaient un caractère cultuel.

La programmation est désormais réalisée main dans la main, à rythme trimestriel, et mêle la saison de la scène nationale aux événements de La Base, créant parfois des ponts thématiques. « Avec des avant et après spectacles, des expos qui font sens avec certaines représentations, et dans l’idée que le local ne soit pas coupé du national », précise Marie-Pia Bureau. Cette ouverture à participations a déjà fait ses preuves dans le cinéma qu’abrite l’espace Malraux : aujourd’hui plus de la moitié de la programmation est issue des associations locales (Club alpin français, club de plongée…).

Le modèle est jeune (d’autant plus vu les mois d’interruption imposés par le Covid) et économiquement fragile, de l’aveu même de ses responsables. La Drac soutient à hauteur de 20 000 euros annuels, la Ville de Chambéry s’y met aussi. Le reste vient des adhésions et des recettes du bar. Mais à ce jour, La Base repose en grande partie sur l’engagement personnel des membres de l’équipe Malraux et des bénévoles du collectif gestionnaire, ainsi que des associations qui gravitent autour du lieu.

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