Nature / En lien avec Grenoble Capitale Verte, le musée de la Résistance et de la Déportation propose d’aborder la question de la reconnaissance juridique des entités naturelles. Une exposition très didactique où il est question de droit, de nature mais aussi de résistance...
Il faut bien le reconnaître, depuis le temps qu’on entendait parler de cette exposition, on se demandait ce qu’on allait bien pouvoir y trouver – la question de l’entité juridique des espaces naturels nous paraissant ni palpitante, ni évidente à mettre en scène. Mais finalement, et ceci malgré les contraintes d’un espace assez ingrat (sans ouverture et bas de plafond) la proposition a réussi à emporter notre curiosité – comme quoi il faut faire confiance aux professionnels !
Le réalisateur Corto Fajal, la juriste Valérie Cabanes et la scénographe Céline Daub ont travaillé ensemble à un dispositif qui rende accessible les enjeux de cette question du droit des espaces naturels. Au centre, sur une élégante structure en bois, sont présentés les différents espaces naturels pour lesquels des associations et des citoyens ont entrepris les démarches visant à une reconnaissance juridique ; tout autour, sur les murs, des photographies, des vidéos et des témoignages audio, nous racontent certains de ces écosystèmes, leurs particularités, ce qui les menace et ce qui est entrepris pour les préserver.
On se laissera fasciner par un film qui suit la Loire de sa source à son estuaire, et on ne doutera plus, à l’écoute des témoignages de ceux qui vivent à proximité de ce fleuve remarquable, qu’il s’agit bien d’un être vivant ! Un être qui influe sur le caractère de ceux qui le côtoient et pour lequel il est nécessaire de reconnaître le droit à exister, à être préservé et à se régénérer – bref, à être protégé, afin de résister à l’invasion capitalisto-industrielle dont nous sommes un peu trop souvent les complices. Les témoignages recueillis nous amènent ainsi à travers l’Europe, du fleuve corse Tavignanu à une forêt primaire en Pologne, en passant par le Rhône et l’Irlande… bref, un magnifique voyage au cœur des écosystèmes, par le prisme du droit.
Nature en soi, Nature en droit. Séverine Gorlier au musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère ; entrée libre
