Dinos, la revanche du rap

C’est une division qui, jusqu’il y a une poignée d’années encore, semblait inaltérable. D’un côté, un rap dansant, chanté et festif, plus porté sur les thématiques légères et l’égotrip, qui cavalait en haut des charts. Et de l’autre un rap plus écrit, introspectif et mélancolique, souvent un peu trop nostalgique de ses heures de gloire passées, qui restait dans l’ombre du premier, peinant à attirer l’attention d’un plus large public.

Ce qui fait la force d’un rappeur comme Dinos, anciennement Dinos Punchlinovic, c’est justement d’avoir réussi à briser, avec son dernier album Stamina sorti en 2020, ce plafond de verre, et d’imposer son approche auprès d’une audience moins confidentielle. Brillant kickeur et lyriciste, auteur de punchlines cinglantes et de formules marquantes, le rappeur originaire du quartier des 4000 de La Courneuve, en Seine Saint-Denis, n’est cependant pas arrivé là en un claquement de doigt. Auteur d’un premier album remarqué en 2018, Imany, auquel succède l’année suivante Taciturne, Dinos n’a pourtant pas changé radicalement son approche dans l’intervalle, l’adaptant juste ce qu’il fallait pour franchir le cap nécessaire. L’attirance croissante du public pour des formats moins pop et centrés sur le refrain, au sein desquels le rap retrouve la première place, aura permis le reste.

Dinos jeudi 14 avril à 20h à la Belle Électrique (complet)