Festival Merci, Bonsoir ! : "L'art de rue, c'est un savoir-faire"

Festival Merci, Bonsoir !

Parc Bachelard

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Festival / Nouvelle édition – la septième – en cette mi-septembre pour le festival grenoblois Merci, Bonsoir ! dédié aux arts de rue et piloté par les associations Mix’Arts et le Prunier sauvage. Avant d’aller passer la semaine au parc Bachelard, rencontre avec Fabien Givernaud de Mix’Arts, qui se charge de la programmation. Il en profite nous lancer un cri d’alerte sur la possible disparition du festival.

Le festival, créé en 2015, s’est fortement développé au fil des ans. Quel bilan faites-vous de ces premières années ? 

Fabien Givernaud : Un bilan très positif ! D’abord parce que par rapport aux premières éditions, le festival a bien évolué, notamment au niveau de son implantation : depuis 4 ans, on est au parc Bachelard, lieu qui nous correspond davantage de par sa taille et, vu qu’il est au cœur d’un quartier populaire, du fait du brassage de public et de la mixité qu’il permet. Ensuite parce qu’on s’est vite aperçu au fil des éditions qu’on répondait à un réel besoin des Grenoblois. Auparavant, il y avait très peu de choses à Grenoble sur les arts de rue. Et notre festival est, je pense, bien différent de tout ce qui est proposé à l’année.

Comment élaborez-vous la programmation ?

Je vois beaucoup de spectacles. Chaque année, je programme notamment des compagnies vues dans de grands festivals d’arts de rue – Aurillac, Chalon-sur-Saône, Sotteville-lès-Rouen… Avec l’idée de défendre des coups de cœur, que ce soit des grands noms ou des compagnies découvertes, et toujours avec exigence. Car faire de l’art de rue, c’est un savoir-faire ! Par exemple, ce n’est pas parce qu’un spectacle tourne en salle qu’on peut l’amener facilement dans l’espace public.

Le festival est en accès libre, et tous les spectacles sont à prix libre…

Tout à fait. On recrée une sorte de petit village, de lieu de vie. Bon certes, les gens ne dorment pas sur place comme ça peut être le cas dans d’autres festivals du genre, mais certaines personnes sont là tous les jours, pendant huit heures, comme à la maison ! Et, en effet, tout les spectacles sont à prix libre, avec deux formules. Pour tous les propositions de ce qu’on pourrait appeler le "in" – même si on essaie de ne pas trop utiliser ce terme ! –, nous payons les compagnies et le festival récupère le chapeau pour financer une partie de l’organisation. Quant aux spectacles du dispositif "coup de pouce", avec des compagnies régionales qui viennent montrer leur première création, là le chapeau leur revient comme nous ne les payons pas.

Quels sont vos coups de cœur de la programmation de cette année ?

C’est compliqué de répondre à ce genre de question, mais je vais le faire ! Je citerai d’abord la compagnie Uz et Coutumes avec le spectacle Tout dépend du nombre de vaches. C’est du théâtre d’objets qui parle de la guerre au Rwanda racontée par une Rwandaise. C’est à la fois drôle et touchant, engagé, dans le sens de nos réflexions à l’année à Mix’arts, notamment lors du Mois décolonial. Je peux aussi parler du spectacle I killed the monster de la compagnie RoiZIZO théâtre. C’est là aussi du théâtre d’objets ; un petit spectacle sur l’histoire d’un tueur en série dans un village du nord de la France : une demi-heure de fou rire ! Et pour en citer un dernier : Passage du Nord-Ouest du Groupe ToNNe, joué le soir de l’ouverture. L’histoire vraie du premier bateau qui a fait ce passage dans l’océan Arctique il y a plus de 100 ans.

Pour finir, comment voyez-vous le festival évoluer au fil des ans ?

Je pense qu’il y a un point important à relever : c’est peut-être la dernière année de Merci, Bonsoir ! Parce que financièrement, on ne s’en sort pas. Surtout que les institutions nous suivent assez peu. Normalement, un festival de cette ampleur est financé par les collectivités territoriales à hauteur de 70-80%. Nous, c’est 30-40%. On ne peut plus tenir et perdre chaque année 30 000 euros comme ça a été le cas l’an passé. Et il n’y aurait pas de sens de revenir à une formule où l’on fait payer les spectacles. Donc on se dit que si on n’est pas plus soutenu, on ne pourra tout simplement plus faire le festival.

Merci, Bonsoir !
Au parc Bachelard / parc des Arts (Grenoble) du mardi 13 au samedi 17 septembre
La journée d’ouverture du mardi 13 aura lieu dans divers lieux de la ville

à lire aussi

derniers articles publiés sur le Petit Bulletin dans la rubrique Scènes...

Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Vendredi 3 juin 2022 « Bonjour. Malheureusement nous ne disposons pas de captation. » C’est dommage. Car à défaut d’avoir pu le découvrir en présentiel, on aurait beaucoup aimé, (...)
Vendredi 22 avril 2022 Sur les planches, au cinéma ("Au poste", "Problemos"...), Marc Fraize est un artisan auteur, acteur, humoriste, clown tendre et jubilatoire et, sans nihilisme, il porte le rire loin des standards de l’enchaînement de blagues surfant sur l’actualité....
Vendredi 22 avril 2022 Avec "Roda Favela", le metteur en scène Laurent Poncelet s’attaque à Jair Bolsonaro, ce président d’un Brésil qu’il aime depuis quinze ans. Au plateau, douze artistes multifacettes invitent le spectateur dans leur favela, un condensé d’énergie brute...
Mardi 12 avril 2022 Le Midi / Minuit propose une soirée électorale plutôt originale pour le second tour de la présidentielle. Un cabaret drag agrémenté de petits fours et de Prosecco, histoire de rire un bon coup, quel que soit le résultat…
Lundi 28 mars 2022 Dans le cadre du Mois décolonial, le Pacifique accueillera jeudi 31 mars "Le tour du monde des danses urbaines en dix villes", une conférence dansée qui revient sur le contexte et les spécificités de danses comme le dancehall, le passinho, le kuduro...
Mardi 29 mars 2022 Avec "Thomas joue ses perruques", le comédien Thomas Poitevin a créé un seul-en-scène dans lequel il campe une galerie de personnages tendrement drôles. Une aventure née d’abord sur Instagram à découvrir au Théâtre en Rond de Sassenage.
Mardi 29 mars 2022 Avec le spectacle "Be Arielle F." présenté à la MC2, l’artiste suisse Simon Senn questionne la porosité entre les mondes réel et virtuel en s’intéressant à une jeune femme dont le corps a été répliqué numériquement pour être utilisé par d’autres....
Lundi 14 mars 2022 Solo pour une comédienne autour des sons du quotidien, et notamment les paroles dont les plus jeunes sont abreuvés via les différents médias, "Blablabla" est une aventure originale tout public à découvrir à l’Hexagone de Meylan.
Lundi 14 mars 2022 S’il y a bien une pièce du répertoire français qui peut être résumée en une tirade, c’est Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, où le fameux Cyrano est moqué pour (...)
Lundi 14 mars 2022 Attention, titre de spectacle en forme de jeu de mots : Car/Men. Vous l’avez ? Après l’acclamé Tutu dans lequel ses excellents interprètes (...)

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X