Immersion et interaction au salon d'Experimenta

Arpenter les allées du salon d’Experimenta, temps fort de la biennale arts sciences grenobloise, est toujours une expérience singulière. Les œuvres, élaborées par des binômes artistes/scientifiques et abordant tous les champs de la création, sont autant de surprises – plus ou moins convaincantes – égrainées le long d’un parcours qui stimule avant tout notre primitif désir de curiosité. Et d’interactivité.

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Cette année encore, l’exposition s’apparente à un "terrain de jeu" pour le public, comme point de départ d’une réflexion plus profonde sur l’environnement, l’intelligence artificielle, la data numérique, etc. Nous avons ainsi pu dialoguer avec nous-mêmes grâce à une I.A. capable de simuler une discussion "naturelle" entre soi… et soi (un conseil : faites des phrases courtes), manipuler des effets vidéo en approchant la main d’une structure géométrique munie de capteurs ou participer à une performance captivante mêlant gravures animées, musique et théâtre… Des installations plus contemplatives, comme l’impressionnante Terre suspendue ou la harpe caressée par le vent à l’extérieur, donnent quelques instants de répit au spectateur.

Intelligence artificielle (et non inclusive)

L’expérience s'avère particulièrement réussie lorsque le dispositif amuse tout en révélant de façon limpide certaines problématiques. Par exemple, 730 hours of violence, une œuvre qui évoque la violence verbale sur Twitter mais aussi les préjugés et l’intolérance contenus dans les intelligences artificielles. Un mur de caméras a ainsi déterminé, en analysant les traits de notre visage, que nous avions 67% de chance de se voir refuser un visa pour les États-Unis. Tant pis pour la nouvelle expo du MoMa de New York… Qu’importe, celle d’Experimenta, dans sa grande diversité, saura forcément vous contenter.

Salon Experimenta du 20 au 22 octobre à la Maison Minatec et au Y.Spot, gratuit