Lundi 30 janvier 2023 Ses collages étaient l'un de nos coups de cœur du dernier Street Art Fest ; Madame propose une exposition solo à la galerie Spacejunk, jusqu'au 18 mars.
Des concerts assis aux coupes budgétaires, en passant par les ouvertures de nouveaux lieux de culture, les coups de cœur et autres événements de la vie locale, notre retour sur l'année écoulée.
Janvier
Assis !
L’année 2022 commençait mal pour les salles de concerts avec l’annonce par l’ex-Premier ministre Jean Castex, juste avant la Saint-Sylvestre, de l’obligation pour le public de rester assis. Un couperet qui a contraint les organisateurs à annuler nombre d’événements, intenables dans cette configuration.
La tournée du patron
Début janvier, salle comble à la MC2 pour un moment particulier : la première de la pièce du patron des lieux Arnaud Meunier, Candide. Les aventures de l’éternel optimiste sur qui tous les maux du monde s’abattent s’enchaînent, entre ironie et poésie, au fil d’une mise en scène experte. Signe d’un spectacle réussi, notre accompagnant du soir, dont c’était la première fois en 40 ans de vie dans un théâtre, a été lui aussi conquis par ce Candide. Belle perf’.
La zone
Un nouveau lieu de culture (et d’apéros, on ne va pas se mentir) a ouvert ses portes dans l’agglo, Le Local, à Saint-Égrève. Sans lui, on n’aurait pas mis les pieds dans la zone commerciale du Nord de Grenoble une seule fois en 2022. Dynamique, l’équipe du Local a rempli nos pages agenda de soirées blind test, de concerts, d’humoristes, tout au long de l’année. Un bon début !
Capitale verte
Une année particulière à Grenoble : en 2022, elle est la capitale verte de l’Europe. Une distinction qui récompense les avancées environnementales dans les métropoles de l’UE, lancée sans grand raout – le Covid était en embuscade. On retiendra du démarrage le conflit entre Éric Piolle et Emmanuel Macron, le premier reprochant au second de ne pas se déplacer. La ministre de la Transition écologique de l’époque, Barbara Pompili, était présente. Mais le moment fort de la cérémonie d’ouverture, au Muséum, est venu de jeunes activistes qui ont réveillé l’enchaînement de prises de parole politiques pour parler avec leurs tripes.
Claque
Notre journaliste cinéma Vincent Raymond pèse ses mots. Alors on est interpellés quand, au sortir d’une séance, il décrit « un choc absolu », « une merveille de délicatesse », « un tour de force de réalisation ». Le film en question : Un Monde, de Laura Wandel.
Puni
Peinte plusieurs mois plus tôt, un graff de Goin représentant une femme musulmane arborant la croix jaune épinglée aux juifs dans les années 30 révolte la classe politique. Punition : la suspension de la subvention accordée par la Région au Street Art Fest, qui n’a rien à voir là-dedans.
Février
La cour des grands
Début février, moment important pour un théâtre pas comme les autres. L’Espace 600 est labellisé scène conventionnée d’intérêt national "art, enfance, jeunesse". Une reconnaissance du travail accompli et un accès à de nouveaux moyens pour les occupants de ce lieu créé en 1997, qui font vivre la culture et la fête au cœur du quartier de l’Arlequin.
Fiesta
Après un début d’année morose, le 16 février, c’est le jour J : le gouvernement lève l’interdiction de danser (youpi) et les télétravailleurs peuvent quitter leurs pénates pour retrouver les petites conversations à la pause clope (re-youpi).
Mars
Holocène
Deux ans d’absence que le Périscope a mis à profit pour affiner la ligne artistique du festival Holocène, désormais
orienté rap et électro. Son retour a attiré 11 500 festivaliers déchaînés sur deux jours.
Meufs en scène
Après des années de sommeil, retour en force du festival Les Femmes s’en mêlent, une programmation 100% féminine construite en commun par plusieurs de nos acteurs préférés de Grenoble (la Source, la Belle Électrique, le Ciel, la Bobine, Retour de Scène). L’union fait la force, on espère bien revoir ça en 2023.
Sujet qui fâche
La dernière ligne droite de l’élection présidentielle, tendue entre un Zemmour acharné, une Le Pen sereine, un Mélenchon revanchard et un Macron réveillé par la guerre en Ukraine, n’a pas empêché l’association Mix’Arts de tenir la seconde édition de son Mois décolonial, qui avait fait tant polémique l’année dernière. Cette fois, la sauce n’est pas montée.
Avril
Ville de gauche
Grenoble s’est en majorité exprimée en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (38, 94%, contre 25, 31% pour le suivant, Macron). Au second tour, le Rassemblement national obtient dans la capitale des Alpes 21, 26%, contre 78, 74% pour le président marcheur. Abstention au second tour : 31, 94%.
Mai
Bivouac
Une belle initiative de la Ville dans le cadre de Capitale verte : installer de jolies cabanes au sommet de la Bastille, construites par des étudiants en architecture, pour permettre aux néophytes de tester les sensations d’une nuit de bivouac en montagne. Gros succès de l’opération cet été.
Top
L’un des meilleurs concerts rock de l’année, c’était le 10 mai à la Bobine : Black Midi.
Anniversaire (1)
Un savoir-faire inestimable : le laboratoire ARC-Nucléart, que Le Petit Bulletin a pu visiter en mai, fêtait ses 50 ans en 2022. Il sauve, grâce à des rayonnements radioactifs, des trésors archéologiques, qu’ils sortent du lac de Paladru ou du désert Egyptien. Grenoble a de quoi être fière.
Anniversaire (2)
Dix ans d’activité le 14 mai pour le Prunier Sauvage, théâtre du parc Bachelard, qui place la vocation sociale de la culture au centre de ses valeurs. Prochaine étape : un Parc des Arts en 2024.
Anniversaire (3)
Le magazine spécialisé Metallian a investi l’Ilyade, à Seyssinet-Pariset, pour célébrer ses 30 ans. Venom Inc., Artillery, bref du lourd, et pourtant pas le succès escompté, malheureusement. La faute selon nous à une com un peu trop timide.
Coupe-coupe
Fin mai, Le Petit Bulletin dévoilait la liste des 25 établissements culturels de l’Isère concernés par des coupes budgétaires décidées en catimini à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Beaucoup l’apprenaient dans nos colonnes, stupéfaits par l’absence de correction du procédé autant que par l’arbitraire des choix effectués, sans explication d’une politique logique. D’ailleurs, on n’en a toujours pas eu à l’heure qu’il est.
Juin
Un peu trop noirs
Une cinquantaine de nouvelles fresques peintes en juin sur les murs de l’agglo portaitleur nombre total à 300 : la nouvelle édition du Street Art Fest confirme l’engouement pour cette pratique. Avec un bémol à Sassenage qui a refusé le projet présenté pour cause de couleur de peau des personnages trop sombre (oui, oui). La municipalité invoque la laïcité. On n’a toujours pas compris : la couleur de peau révèle la religion de son porteur ? C’est sûrement qu’on est bêtes.
Trésors
Le 7 juin, un tout nouveau musée ouvrait ses portes dans le voironnais : le Malp, pour Musée archéologique du lac de Paladru, accueille des centaines d’objets ancestraux conservés durant des siècles au fond du lac.
Nouvelle tête
Fraîchement nommé directeur de l’Hexagone, Jérôme Villeneuve assurait sa première présentation de saison le 14 juin, avec une programmation qui s’engage très franchement sur l’art sciences, et des rendez-vous électro. Moderne et osé : on fera un bilan en fin d’année.
Biennale
Toute première Biennale de design graphique organisée par le Tracé d’Échirolles, tout l’été et jusqu’en octobre, avec des expositions dans les trois musées de la structure. Un événement qui escompte prendre de l’envergure au fil des éditions. Entre temps la directrice Virginie Vignon est partie, et le Tracé cherche une nouvelle tête pensante. À voir si ça freinera l’organisation de l’édition 2 de la biennale.
Juillet
Politique (1)
Lucille Lheureux présente son projet de politique culturelle pour le mandat. Avec un impératif de présence féminine, de respect de l’environnement et de viser les publics cibles (petite enfance et ados, habitants précaires) pour bénéficier de soutiens de la mairie. Et des projets d’ouverture physique de plusieurs bibliothèques, du Muséum et du Grand théâtre. L’adjointe au maire évoque aussi la refonte du musée Stendhal et l’écriture d’un projet scientifique et culturel pour le Musée de Grenoble.
Inédit
Lancement d’un nouveau festival d’été, Les Outre-Mers à Rives (tout est dans le nom). Avec un succès mitigé en termes de fréquentation, meilleur en termes de qualité de programmation.
Cohabitation difficile
La Fête du Travailleur Alpin, fête de l’Huma iséroise qui sévissait à Fontaine depuis 92 ans (!), a tenu sa 93e sur l’esplanade de la Porte de France, en raison d’un désaccord avec la nouvelle équipe municipale fontainoise. Las.
Chaleur
C’est vraiment une chance pour les Grenoblois, le Cabaret Frappé, ce festival 100% gratuit en plein cœur du centre-ville. Avec des températures dépassant les 40°C dans la ville, la bière sous les arbres et en musique était salvatrice le soir. Mention spéciale pour Ichon et son déhanché inoubliable.
Août
Pause
En août c’est les vacances !
Septembre
Oui mais non
On était très contents à l’idée d’un festival de la bière, au Jardin de Ville. Une première organisée par une association, qui semblait, à dire vrai, un peu fébrile à l’approche de l’événement. Ça n’a pas manqué : il a été annulé au dernier moment pour cause d’alerte orage. Mais finalement il a fait beau. Partie remise, on l’espère ?
Bah alors Anton ?
On attendait avec une certaine impatience le concert de Brian Jonestown Massacre à la Belle, un lundi soir. La musique est très bien, mais alors, que le groupe soit sur scène ou pas, ç’aurait été la même.
Octobre
Crush
On confesse un gros crush pour l’écrivain David Lopez, qui participait à la rentrée de Decitre. Vivance, une idée de roman à offrir à Noël, tiens.
Terrasse
Ouverture attendue du Bar Radis, avec le succès escompté, sur un toit du quartier Flaubert. On attend le printemps pour en profiter pleinement.
Football
On a vu deux fois cette année la pièce Féminines de Pauline Bureau, programmée à La Rampe en octobre. Deux fois, on a rit et pleuré, et passé une excellente soirée théâtrale.
Politique (2)
Au tour de Pascal Clouaire, vice-président de la Métro en charge de la Culture, de présenter sa feuille de route pour le mandat. Le mantra : « pour un mouvement artistique de la transition ». Et surtout, la première pierre d’une politique culturelle à l’échelle de la métropole.
Novembre
Histoire
Grenoble est l’une des seules villes de France a offrir cette ampleur à la célébration des 60 ans d’indépendance de l’Algérie, avec une programmation culturelle sur toute l’année, dans plusieurs villes de l’agglo. Initiative de plusieurs associations algériennes, qui nous ont ouvert leurs portes pour parler du douloureux passé.
Gros projet
L'ajointe aux culture du maire de Grenoble Lucille Lheureux a enfin pu en dire plus, le 9 novembre, sur le projet de bibliothèque "tête de réseau" (c'est comme ça qu'on dit). Un bâtiment de 5000 m2 sera construit juste à côté de l'actuelle BEP, qui accueillera les antennes actuelles du centre-ville, du Jardin de ville et une partie du personnel de Kateb-Yacine.
Chef d’œuvre
« Un film magistral à voir impérativement » : sorti le 2 novembre, il est encore temps de voir Le Serment de Pamfir, de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk.
Renaissance
Le centre d’art contemporain revit, rouvert le 18 novembre après des crises et des années de fermeture. Vu le monde présent pour l’inauguration, il semble que les Grenoblois ont tourné la page, ravis de voir se rouvrir les portes bleues.
La fête à Champo
C'est définitivement la star de l'année : Jean-François Champollion a déchiffré les hiéroglyphes de l'Égypte antique il y a 200 ans. Un bicentenaire fêté dans toute la France, où l'on a vu des dizaines d'expositions égyptologiques, des documentaires sur Champollion... À Grenoble, encore plus qu'ailleurs, cet anniversaire a donné lieu à une foule d'événements et d'expositions : sur la correspondance aux Archives départementales, sur la méthode à la BEP, sur l'égytpomanie au musée Dauphinois, sur la collection égyptienne au musée de Grenoble, et bien sûr dans l'ancienne maison familiale des Champollion à Vif, devenue l'an dernier un musée qui lui est entièrement consacré.
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