"Showgirl" de Marlène Saldana : danse avec les fous

Showgirl

MC2

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Les Détonnantes / Pour la deuxième édition de leur temps fort consacré aux arts du mouvement (nommé cette année Les Détonnantes), la MC2 et le CCN2 ont décidé de programmer des spectacles de cinq artistes femmes. Avec, aux côtés de noms passionnants comme Gisèle Vienne et Hortense Belhôte, l’ovni scénique Marlène Saldana et son flamboyant et inattendu "Showgirl". Coup de cœur !

« Rejeter la figure du père et les valeurs bourgeoises avec la barre de pole dance ? » Oui Elizabeth Berkley, voilà ce que souhaitait montrer le réalisateur Paul Verhoeven dans son film Showgirls. Et voilà ce qu’a décidé de raconter la comédienne, danseuse et performeuse Marlène Saldana dans Showgirl (sans s final), spectacle qui prend pour point de départ l’œuvre maudite de Paul Verhoeven détestée à sa sortie en 1995 mais réévaluée depuis par une poignée de fans. Sur scène, il est donc autant question de l’histoire du film (une jeune danseuse de strip-tease rêve de gloire) que des à-côtés de l’œuvre (l’actrice Elizabeth Berkley a fini broyée).

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« La clim c’est comme une bite, si tu la mets à fond ça fait mal à la gorge. » Tout commence par Marlène Saldana en Tony Moss, producteur grossier et misogyne à la recherche de filles pour un show à Vegas. L’image d’ouverture pose d’emblée le décor. Jusqu’à ce que cette même Marlène Saldana se lance dans un récit chanté dans lequel l’héroïne du film évoque à travers elle son quotidien au son d’une musique électro-pop entêtante signée Rebeka Warrior (géniale musicienne à qui l’on doit les aventures Sexy Sushi, Mansfield.TYA et Kompromat). Ses compositions irriguent alors tout le spectacle, donnant à l’aventure des airs d’oratorio électro.

Flamboyant, outrancier, kitsch, féministe ou encore acide, ce Showgirl aux nombreux degrés de lecture (surtout que Marlène Saldana et son complice en talons Jonathan Drillet, présent à ses côtés dans certains tableaux, aiment digresser longuement – sur la cancel culture, le slut-shaming, RuPaul ou encore Romy Schneider) est une proposition réjouissante en plein dans le "camp", sous-culture du monde queer s’attachant à tout ce qui est exagéré, parodique, extravagant – le volcan-mamelon et le sexe géant lumineux sur scène en témoignant avec panache ! « Ambition, vulgarité, chaleur, danse, argent, sexe, pouvoir, vanité, show-business… Comment survivre dans un monde peuplé d'ordures ? » écrivent les artistes en note d’intention. Leur réponse ouverte est absolument savoureuse !

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Showgirl samedi 4 mars à 18h à la MC2 ; de 5€ à 28€

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