Constellation électronique

Soirée / Pour la clôture du festival Zone IP #2, l'association Interface Electronics a vu les choses en grand en invitant l'un des crews d'artistes les plus respectés de la scène électronique parisienne, Kill The DJ. Damien Grimbert


Dans un milieu aussi fluctuant et impitoyable que celui des nuits parisiennes, rares sont les collectifs, qui, années après années, continuent de mettre tout le monde d'accord. Kill The DJ fait partie de ceux-là : réunis par leur goût commun pour l'éclectisme, l'engagement, l'intransigeance, et une certaine culture rock qui perce en filigrane, les différents artistes du label jouent de tout, mais pas n'importe quoi, expérimentent sans ennuyer, et préfèrent emprunter les chemins de traverses que les autoroutes trop balisées... Tant qu'ils mènent à un dancefloor plein et comblé. Têtes pensantes du label, Ivan Smagghe et Chloé en sont également les têtes d'affiches. Né en 1971, le premier officie un temps comme journaliste musical et vendeur chez le pointu disquaire indépendant Rough Trade, avant de se consacrer à la musique à plein temps. En tant que producteur (au sein de Black Strobe, et de Volga Select), directeur artistique, mais avant tout DJ, discipline dans laquelle sa vaste culture musicale et sa sensibilité lui permettent d'exceller. Comme en témoignent ses nombreuses compilations mixées (Suck my Deck, Death Disco, Fabriclive 23, The dysfonctionnal family aux côtés de Chloé…) qui l'ont établi en référence incontournable de la scène européenne.En missionC'est en 2001 que commence l'aventure Kill The DJ. À contre-courant de la vague “deep house, beautiful people, et carré VIP” qui sévit à l'époque, Fany Corral lance les soirées du même nom au Pulp, club lesbien parisien qui deviendra une plaque tournante de la nouvelle scène électronique dans les années qui suivent. Ivan Smagghe en est le DJ résident, rapidement rejoint par Chloé, jeune fille aussi discrète qu'explosive derrière les platines. Le succès est rapidement au rendez-vous, les invités prestigieux défilent (Ellen Allien, Peaches, Superpitcher…) et Kill The DJ se transforme progressivement en label, et collectif d'artistes aux aspirations communes. De son côté, Chloé sort en 2004 une superbe compilation mixée qui connaîtra un beau succès, I hate dancing, suivi de plusieurs maxis, et enfin d'un premier album éminemment personnel sorti en octobre, The Waiting Room. Un peu trop éthéré pour être convainquant de bout en bout, ce dernier révèle quand même quelques beaux moments d'intimité, sans égaler pour autant le magnifique Monsters & silly songs de Joakim, dont on vous a déjà dit tout le bien qu'on pensait lors du dernier passage de celui-ci à la MC2 au printemps dernier. Coup de bol, Joakim sera également présent le 3 novembre, au même titre que Krikor, Sir Alice, George Issakadis (ancien membre des Micronauts), et Battant, soit autant de nouvelle recrues du label à découvrir. Préciser que cette soirée s'annonce largement comme une des plus excitantes de la rentrée semble évidemment superflu.Soirée Kill The DJ sam 3 nov à la MC2, dans le cadre du festival Zone IP


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