Corps / Anticorps


Danse / Cinq jours avant la première. L'équipe est arrivée dans le Grand Studio la veille. Les lumières, élément technique clé de la nouvelle création de la compagnie Lanabel, Virus \ Antivirus, ne seront calées que le soir même. Idem pour la vidéo. Ne restent que la scène, vaste et vide, et l'imposant écran en fond de ce décor épuré. Les réglages techniques des montres capteurs de secours retardent le filage de la première partie. Ce solo combine les forces de la compagnie, mais aussi de chercheurs du CEA, rencontrés dans le cadre du Labo I initié par l'Hexagone de Meylan. Ces derniers ramènent dans leurs bagages l'innovation technologique constituant a priori l'attraction curieuse suscitée par le projet : les fameux capteurs de mouvement, dont la chorégraphe interprète Annabelle Bonnéry se sert pour élaborer en live, via ses mouvements, la bande-son de Virus. Lorsque Antivirus démarre, les montres capteurs sont laissées de côté, tout comme la vidéo. La danseuse reproduit les mouvements de la première partie, dans un rapport au corps émancipé forcément changé. Impossible, en l'état de ce qu'on a pu voir de la création, de savoir si cette confrontation des deux univers fait sens. On ne peut se fier qu'aux sensations procurées par le filage de Virus : sans jeux de lumière, sans vidéo, perturbée par les nouveaux équipements et l'effacement de ses repères sur le sol, Annabelle Bonnéry investit peu à peu l'espace. Alterne les ralentis et accélérés fulgurants avec aise, crée des boucles sonores oppressantes laissant parfois exploser des élancées électroniques mélodiques chorégraphiées avec vigueur. Nous laisse sur notre faim, et nous pousse, fatalement mais sereinement, à voir l'une des représentations. FCVirus \ Antivirusdu 11 au 18 oct (relâches les 14 et 15 oct), au Grand Studio de la MC2


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«L’œuvre la plus emblématique»