Sonorités


retour / L'artiste sonore, musicien, plasticien Davide Balula orchestre au LIA (Lieu d'Images et d'Art), une bal(l)ade autour de la thématique du son. Pour répondre à cette proposition, il s'entoure, invite d'autres amis artistes, un peu comme en musique. Sur les trois niveaux du lieu, une vingtaine de propositions (sculptures, installations, vidéos, dessins, photographies) dissonnent, se répondent, créent une partition musicale globale, aléatoire. Fragile. Sans compter que les éléments s'intègrent dans une scénographie maniant le crescendo avec maestria ouvrant sur une atmosphère mélancolique pour s'échapper vers l'explosif. Une mélancolie certainement de second degré. Car le son est traité sous différents angles. Il est souvent absence, déclencheur d'imaginaire, évoque, convoque plusieurs sens, critique. Le son est voix, musique, mécanisme. Soit un tourne-disque dont le bras est empêché de se poser par un ballon rouge : Un air de Fête de Davide Balula, poétique et frustrant, dégage sa rythmique propre. Il fait échos au Tourne disque, une disqueuse plus bas. Le Disque vinyle de Laurent Montaron est une pochette de disque sous verre, sur lequel sont enregistrés les bruits d'une femme endormie - disque qu'on ne peut écouter, donc, mais grâce à la photo qui l'accompagne, une situation nous parvient, commune. Une voix et un texte de Marcelline Delbecq s'échappent d'une valise. L'absence encore. Les dispositifs choisis, s'ils sont poétiques, demeurent ludiques et déploient une atmosphère de lendemains de fête, renforcée par les boules de bal diffusant leurs lumières scintillantes sur une musique de Balula – tels des vestiges, son ampli et sa guitare sont posés. Les vidéos de Lee Ranaldo, un concert de Sonic Youth, ou le très beau Air guitar, bottles & microphones, approfondissent la sensation de suspension. L'apogée et la montée arrivent avec la vidéo de Elisa Pône, I am looking for something to believe in. Une voiture abandonnée au fond d'un coin de nature. On entend les oiseaux, les bruits tranquilles mais une tension pointe. Puis un feu d'artifices explose dans cette voiture. Guerre ou fête ? La rythmique précise échappée de la carlingue, pose la question de la mise en scène. Alors, que croire ? SDL'amorce ou la partition des possibles, une proposition de Davide Balula jusqu'au 11 nov, au LIA


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«Ce que l’on crée ici est éphémère»