Formule rock

Sans craindre une quelconque malédiction chiffrée, le festival Rocktambule se lance tête baissée dans cette treizième édition où l'on distingue une belle poignée de temps forts. François Cau


Dans la lignée tentaculaire de son édition précédente, l'Association Rocktambule Grenoble multiplie les pistes sonores pour son événement annuel clé. Avec le renouvellement de son festival off pour une quatrième édition (qui entamait les hostilités le 27 septembre au LIA, site sommital de la Bastille avec une performance de Davide Balula et des concerts des attachants à l'extrême Duracell et Sly & The Gayz), et des sections “parallèles“ de la programmation, aux intitulés fleuris. Les Agglométric's exportent leurs lives dans des salles plus ou moins éloignées du cœur de l'événement (l'Espace Paul Jargot à Crolles, la Salle des Fêtes de Méaudre, le Théâtre de la Mure ou enfin La Maison de la Musique de Meylan – on vous conseille tout particulièrement ce dernier concert featuring le précoce et talentueux DJ Mart One et le grand tromboniste Fred Wesley, ex-membre des géniaux JB's) ; et le MuR du Son verra la région Rhônes-Alpes envahie par sept lives simultanés (à St-Etienne, Viviers, Bourg-en-Bresse, Bourgoin-Jallieu, à Fontaine avec les rappeurs primesautiers d'Hocus Pocus et à Annemasse avec les Fake Oddity, rockers lyonnais à suivre de très près).

Rock aux sens larges

Déambulons nonchalamment dans le reste de la programmation du festival in. Le 5 octobre, l'ADAEP accueille deux groupes noise indus de qualité (Picore et Uzul Prod), qui devraient cependant faire saigner les oreilles des plus résistants. Le lendemain à la Salle Noire, le collectif Hadra a concocté une nuit électro à même de réchauffer les cœurs endurcis. Au gré d'un saut stratégique dans le temps, la soirée du 11 octobre à la Faïencerie est celle dont l'affiche nous aguiche le plus : les bordelais de Hey Hey My My nous ont séduit avec leur premier album éponyme, gorgé de petites pépites pop amères (Too much space en tête) qui feraient honneur à Neil Young, dont ils ont emprunté les paroles pour leur patronyme ; quant à The Bishops, si le ton décalé entre pop et rockabilly nous avait laissé de marbre sur leur premier single, force est de reconnaître que leur album fait montre d'une telle énergie et d'une telle inventivité dans le détournement de ses rythmiques a priori (trop) standards qu'on ne peut que s'incliner. À voir si ces révélations discographiques se révèleront scéniquement à la hauteur, mais le risque semble moindre. Par contre, aucun doute concernant le concert de Nervous Cabaret le 16 octobre à la salle Le Ciel, qu'ils avaient déjà retourné de fond en comble lors de leur passage l'an dernier – on s'en recause la semaine prochaine. Enfin, on ne peut que vous enjoindre pour la énième fois (j'ai arrêté de compter) d'aller honorer Le Peuple de l'Herbe d'une visite de courtoisie au Summum le 19 octobre.

Rocktambule
du 4 au 20 oct
lieux divers Détails de la programmation en pages agenda


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