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La saison 2007 / 2008 en danse


Ni orage
Disons le d'emblée : le travail de Josef Nadj nous est cher. Le chorégraphe sait mêler subtilement danse, théâtre, arts plastiques, arts visuels, langage, textes. Et ses spectacles se sont imprimés au fil des années en nos mémoires, souvenirs artistiques puissants. Pêle-mêle on se souvient de Les Philosophes, Les Veilleurs qui proposent des univers absurdes, drôles, noir où la danse se fait acrobatique, où les gestes et paroles des hommes costumés nous intriguent. En 2006, il fut artiste associé du Festival d'Avignon. Il y crée Paysage après l'orage, dans lequel il danse seul, accompagné de musiciens, les magnifiques Akosh Szelevényi (saxophone) et Gildas Etevenard (percussions). Nadj parle de Paysage après l'orage comme «d'un autoportrait face au paysage». Il devient alors plasticien, peintre-danseur du paysage situé à quelques kilomètres de sa ville natale à la frontière de la Hongrie et de la Roumanie. Paysage après l'orage se jouera du 29 au 31 janvier à la salle de création de la MC2.

Ni paradis
Après La Danse, une histoire à ma façon, un solo dansé par le chorégraphe Dominique Boivin et retraçant son histoire de la danse, on se souvient avec plaisir, douceur, et émotion d'À quoi tu penses ?. Les textes étaient écrits par l'auteur Marie Nimier à partir de récits de danseurs, et Dominique Boivin réussissait à mettre en scène les pensées de ces derniers. Le spectacle présenté en 2005 à la MC2, nous avait totalement conquis. Cette année encore, la MC2 nous gratifie de la venue du poète chorégraphe Dominique Boivin, en compagnie d'une autre chorégraphe Pascale Houbin, fondatrice de la compagnie Non de Nom. Ils présentent Ni d'Eve, ni d'Adam, une danse pour deux, homme femme, interrogeant ce mythe avec humour et finesse. À la Salle de Création du 13 au 15 novembre.

Mythique
On attend avec une franche impatience, la dernière création de Sidi Larbi Cherkaoui, Myth qui sera présentée au Théâtre de la Ville (Paris) très prochainement et qui viendra à Grenoble du 12 au 14 février au Grand Théâtre de la MC2. Chorégraphe, metteur en scène, danseur, Sidi Larbi Cherkaoui a tout juste 30 et élabore une œuvre vraiment unique, aux antipodes de ce que l'on a trop l'habitude de voir. Cherkaoui questionne les croyances, les cultures, l'identité, travaille en utilisant le foisonnement, l'accumulation, la récolte de témoignages individuel ou collectif, et laisse l'épure, l'abstraction. Théâtre, danse, chant sont associés dans un double rythme surprenant de comédie et de tragédie. Dans Myth, nous retrouvons notamment certains interprètes chers à Cherkaoui, dont Christine Leboutte de Ook, vue et aimée à l'Heure Bleue la saison dernière.

Decouflé de passage
Zorro, Nosferatu, Mickey, Fred Astaire, Murnau, Méliès, Busby Berkeley, Alfred Hitchcock, le western et la science fiction sont quelques-unes des influences éparses qui émailleront le nouveau spectacle du chorégraphe surdoué Philippe Decouflé, Sombrero, présenté du 12 au 16 décembre dans le Grand Théâtre de la MC2. Une création prenant les formes d'un “mélodrame populaire”, interprété par six danseurs et deux acteurs, et qui s'annonce, a priori, plutôt très bien.

For ever Ulysse
Ulysse revient après une longue absence, après un long voyage… Ulysse, certains s'en souviennent encore, c'est une pièce majeure créée par Jean-Claude Gallotta en 1981. Elle marqua les esprits. Et fit Gallotta chorégraphe. Puis, la pièce fut reprise en 1993. Difficile de se séparer, de s'éloigner de ce personnage ô combien passionnant qui peuple L'Odyssée d'Homère d'histoires bouleversantes. Fondatrices. Un personnage attachant, Ulysse. D'où cette nouvelle pièce, Cher Ulysse de Jean-Claude Gallotta. Apparemment, le chorégraphe aurait adressé une carte postale au personnage mythique - d'où le Cher Ulysse -, dans laquelle il décrit un monde qu'il ne reconnaîtrait, malheureusement pas. Nous irons voir cet hommage qui semble très poétique à la MC2 du 23 au 26 octobre.

Contagieux
Si Konnecting Souls de la compagnie Franck II Louise n'avait pas fait l'unanimité lors de ses représentations la saison passée, il fallait néanmoins reconnaître la qualité du travail précurseur du chorégraphe sur les capteurs de mouvement. Loin de ces extrapolations cyberpunk, la compagnie Lanabel, sous l'égide de sa pétulante créatrice Annabel Bonnéry, se lance dans une aventure similaire, avec l'aide d'une technologie rendue désormais quasi invisible via sa miniaturisation. La chorégraphe et interprète se retrouvera seule en scène pour un spectacle en deux parties (intitulé Virus // Antivirus), où son corps, équipé des fameux capteurs, créera en live une partie de la bande-son. Après avoir vu un frustrant (c'est un compliment) bout de répétition, on est dans une expectative de très bon aloi pour cette pièce coproduite par l'Hexagone et la MC2 (Virus // Antivirus est un “avant-goût“ des prochaines Rencontres I de la salle meylanaise, premier témoignage du suivi désormais annuel de la manifestation, et se jouera à la MC2 les 11, 12, 13, 16, 17 et 18 octobre).


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