Plus vraiment anonymes

Zoom / Les acharnés ciné-clubbers regroupés sous le patronyme des Cinéphiles Anonymes ont décidé d'apporter un coup de boost conséquent à leur événement annuel phare. FC


Les lecteurs assidus le savent, on suit avidement la programmation proposée tout au long de l'année par les Cinéphiles Anonymes. Avec une régularité remarquable, ces derniers projettent (le plus souvent à EVE sur le campus, où se trouve leur local) des œuvres allant des classiques grand public (à venir le 17 septembre la diffusion du traumatisant Ténèbres de Dario Argento) aux œuvres rarissimes (l'on se souvient avec émotion de la séance de Hedwig and the Angry Inch en pré-ouverture du festival Vues d'en Face la saison passé). En octobre 2006, l'association créait une manifestation ouverte sur l'extérieur, répartie dans plusieurs salles de l'agglo, autour de l'expressionnisme allemand. Fort d'une audience assidue et d'une volonté à toute épreuve, ses membres se sont attelés à une édition 2007 ambitieuse, à la sélection pléthorique, au thème certes spécialisé mais on ne peut plus motivant : le cinéma du réel des années 50 et 60.Ciné-œilOn ne va pas se lancer ici dans un commentaire exhaustif de cette édition (d'une part parce qu'on y reviendra dans un numéro ultérieur, et d'autre part parce qu'on n'a pas encore vu la majeure partie des films), mais on peut par contre en restituer les grandes lignes. Disséminées entre la Salle Juliet Berto, EVE, le Cinéma Le Club, Le Méliès et Mon Ciné, 35 projections brosseront un aperçu conséquent des différentes façons de capter le réel. Notamment via des hommages rendus à Jean Rouch, Chris Marker, Agnès Varda, Jean-Daniel Pollet (avec des courts désormais quasiment introuvables), Peter Watkins (avec les géniaux et tétanisant Culloden et surtout La Bombe) ou au Free Cinema (mouvement documentaire né dans l'Angleterre des fifties à l'initiative notamment de Lindsay Anderson et Karel Reisz). Une mise en abyme de l'art documentaire par le prisme de quelques-uns de ses plus grands praticiens, à l'heure où la discipline n'a jamais autant été dévoyée, voilà de quoi nous enthousiasmer avec virulence.Cinéphilies 2007Du 15 au 27 oct, lieux diverswww.cinephilies-grenoble.fr


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Grosses pelloches