La folie des grandeurs


installations / Curieux artiste que ce Lilian Bourgeat. Invitant en permanence le public à remettre en question son rapport à l'œuvre par différents procédés : création d'objets disproportionnés destinés à perturber son point de vue, mise en place d'interactions ludiques qui vont fournir leur raison d'être à ses travaux, utilisation d'œuvres d'autres artistes mettant en abîme l'acception des siens (en l'occurrence des dessins mordants de Vuillemin ironisant sur la réception des œuvres de Bourgeat par le public)… Plus ou moins poussé dans ses retranchements, le visiteur ressort de l'exposition un peu sceptique, vaguement amusé, irrité au possible, ou complètement emballé. Mais irrémédiablement intrigué, ce qui constitue déjà un premier pas non négligeable. Au LIA, on pourra notamment découvrir une tête de vache plus grande que nature conçue pour une exposition tokyoïte où elle était animée par l'intense activité sismique de l'archipel (à laquelle les visiteurs grenoblois sont pour l'occasion invités à se substituer). Mais également des gobelets en plastiques et des phares de voitures aux dimensions outrées, un vrai-faux panier de basket (en réalité un corbeille à papier trouée haussée à la hauteur réglementaire, dans laquelle le public est invité à tenter un lancer-franc en froissant des feuilles de papier sur lesquelles est imprimé un ballon de basket), les dessins de Vuillemin précédemment évoqués… Et enfin une gargantuesque ampoule lumineuse commandée par un minuscule interrupteur laissé à la disposition du public. DGPoint de vue jusqu'au 9 septembre, au LIA


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Présences discrètes