Le regard de Gabrielle


Photographie / Étonnante, émouvante et dense exposition de photographies au Musée Hébert, qui révèle le regard artistique et la personnalité de Gabrielle Hébert, la jeune épouse du peintre Ernest (Hébert). Grâce à cette exposition, le travail photographique régulier et sensible de Gabrielle est dévoilé. En 1885, Ernest débute son second directorat à l'Académie à Rome, direction qui s'achèvera en 1890. À cette époque, la photographie connaît une phase de progrès : un nouveau procédé au gélatino-bromure d'argent permet de passer de la photographie posée à la photographie instantanée. La jeune femme, séduite par ce procédé, se dote d'un appareil portable. Elle prendra plus de 1600 instantanés. Sur les cimaises du Musée, ce sont des instantanés pris à la Villa Médicis qui sont montrés. Effectivement, ces documents photographiques sont précieux car révélateurs d'une époque, d'un esprit, et de la vie à la villa Médicis. Mais il est surtout frappant de constater à quel point le regard de la jeune femme est affûté, précis, déterminé. D'un cliché à l ‘autre, une personnalité artistique émerge : elle semble suivre, telle une ombre discrète et omniprésente, ses sujets - principalement son mari d'ailleurs. Observatrice sensible à la fantaisie, l'incongru, elle livre également un témoignage sur son lien avec son époux. SDInstantanés, 1888-1895jusqu'au 30 novembre au Musée Hébert.


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La folie des grandeurs