Le skate, l'art, la vie…

Exposition / Créateur suractif et inspiré, Andy Howell est l'un des acteurs phares de la street culture, dont il a exploré de nombreux pans au cours d'une carrière particulièrement bien remplie. Damien Grimbert


Tout commence au début des années 80, dans la banlieue blanche middle-class de Virginia Beach. Le jeune Andrew surfe depuis quelques années, mais une nouvelle forme de planche va rapidement prendre le dessus : le skateboard. Mot d'ordre de l'époque : Do It Yourself. Influencé par la scène punk hardcore US, le jeune Andrew prend sa passion en main. La nuit, il écume les chantiers avec ses potes, raflant le matériel nécessaire à la construction d'éphémères rampes de skate. Le jour, il rédige des fanzines sur le sujet, photocopiés à l'arrache à quelques dizaines d'exemplaires. L'art et le skate, les bases de sa carrière sont lancées. Au cours d'un voyage en Californie, il découvre le street (pratique du skate dans la rue) auquel il se consacre à 100%. Parallèlement, il entame des études d'art à Atlanta. Mais le skate l'emporte, et Andy Howell passe professionnel. Avant, de décider, quelques années plus tard, de réunir enfin ses deux passions, en créant la marque spécialisée The New Deal dont il gère toute la partie graphique et tourne les premières vidéos. Son style fait mouche, la marque est un succès. Et la scène skate d'Atlanta explose enfin…Lost Social Tribes of TomorrowMais déjà, Andy est ailleurs. À New York, notamment, une ville dont la culture urbaine va l'influencer durablement. Nouveau crew, nouvelle marque, et nouvelles vidéos : c'est la naissance d'Underworld Element, à forte connotation hip-hop. Passionné par ce style musical, Andy Howell est l'un des pionniers de son rapprochement avec la scène skate. Et s'improvise beatmaker au sein de l'éphémère collectif Mass Prophets, au côté de la future star du crunk Lil' Jon. Coaché par le producteur Dallas Austin, et repéré par James Lavelle (qui fondera un peu plus tard le célèbre label Mo'Wax), le groupe signe même pour un album. Mais peu habitué à attendre, Howell enchaîne de plus belle, en créant deux nouvelles marques de streetwear, Sophisto et Girly Things… Depuis ? Un tour du monde de 5 mois au travers d'une douzaine de pays, d'innombrables collaborations avec une pléiade de marques et de street-artists… Et surtout une pratique plus poussée de la peinture et du dessin en son nom propre, activités auxquelles il peut enfin se consacrer pleinement. Alors qu'Art, Skateboarding & Life, conséquent ouvrage consacré à son parcours, vient de sortir, et que son travail est désormais exposé dans les musées, on pourrait légitimement croire l'homme, proche de la quarantaine, enfin rassasié. Au contraire, il travaille désormais sur trois marques street distinctes (Better Chemistry, Militree, et Universal Mind), ainsi qu'un incubateur de projet (Egg Projects) ! C'est bien connu, la passion est une maladie incurable, et Andy Howell en est la parfaite démonstration.Zygotus Evolvusjusqu'au 21 juillet à Spacejunk“Art, Skateboarding & Life” (Gingko Press) en vente sur place


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