En mission


Exposition / Photographe d'une scène. Étrange, réducteur ? C'est en tout cas la meilleure définition qu'on ait trouvé pour résumer le travail de Bastien Lattanzio, très jeune homme (23 ans) originaire d'Annecy et installé à Paris depuis quelque temps. Cette scène, c'est la “nouvelle scène électro française” (ex-eurocrunk, ex-post french touch, autant dire que les qualificatifs sont fluctuants), dont les journaux de moins en moins pointus, parlent de plus en plus depuis quelques années (on s'inclut dans le lot). Un vaste réseau informel regroupant labels électro (Institubes, Ed Banger), marques de vêtements (Sixpack), lieux branchés (Le Paris Paris), blogs musicaux (Fluokids)… Souvent innovant artistiquement, souvent exaspérant aussi, par son côté “bande de fils à papa friqués, futiles, et insouciants”, mais là n'est pas le sujet. L'intérêt du travail de Bastien, talent de photographe mis à part, c'est sa capacité à varier les approches pour mieux capter les nuances de son sujet et en décrypter l'environnement. Parmi ses travaux exposés à A Part, on retrouve ainsi trois séries différentes, à commencer par Vivement dimanche, qui capte avec humour les dimanches larvés sous la couette succédant aux samedis soirs arrosés. Ces derniers, on les retrouve dans la série Ugly Smile (tirée de son photoblog éponyme), beaucoup plus directs, crus, rarement cadrés, sortes d'instantanés plus ou moins révélateurs de l'esprit du moment auxquels on préférera cependant les portraits d'artistes de Works, extraits de collaborations avec différents magazines urbains internationaux. Le travail du photographe y prend enfin toute son ampleur, et complète justement un aperçu pas forcément attractif de bout en bout, mais qui séduit par son caractère hybride, quelque part entre art, socio, et pure futilité. DGUgly Smile, de Bastien Lattanzio jusqu'au 16 juin à A Part


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