France-Philippines : 1 partout


zoom / Outre le film de Lionel Baier (voir ci-contre), notre cœur a balancé entre deux longs métrages qui n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est leur humanisme à fleur de peau. L'éveil de Maximo Oliveros du Philippin Auraeus Solito tout d'abord, inscrit son sujet dans un cadre glauque au possible : les quartiers les plus pauvres de Manille, plus spécifiquement l'univers des gosses livrés à eux-mêmes et condamnés aux rapines, le tout filmé dans un style documentaire. Au beau milieu de ce contexte on ne peut plus morose, un rayon de soleil : le jeune Maximo Oliveros, frêle ado en pleine découverte de son homosexualité, qui s'intègre en rendant moult services à la bande de petits voleurs. Jusqu'à sa rencontre avec un flic qui va tenter de le remettre dans le droit chemin. L'équilibre entre la légèreté contagieuse du personnage principal et la gravité du contexte abordé est ce qui fait la réussite majeure de ce film, tour de force à l'émotion tout sauf factice.Oublier Cheyenne de Valérie Minetto surfe également sur des problématiques sociales ardues (et développe un discours carrément courageux sur la gueule de bois que peut occasionner l'engagement politique), tout en parlant d'amour avec une acuité bouleversante. Un film pour le moins atypique dans le morne paysage du cinéma d'auteur français, qui entremêle amours déçues et une forme de “libéralisation“ et de “précarisation“ des sentiments. L'ambition est énorme, mais le ton trouvé est juste, grâce à un script et une mise en scène imparables, qui arrivent à osciller entre fatalisme et une forme d'optimisme sans forcer le trait. On ne peut manquer d'évoquer le casting, idéal, avec notamment l'immense Aurélia Petit qui trouve enfin un premier rôle à sa mesure. Un petit bijou qui vous réconcilie avec le cinéma français. FCL'éveil de Maximo OliverosLe 17 avril à 18hOublier CheyenneLe 17 avril à 20h30 (séance de clôture)


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Regards croisés