Écritures des frontières

PRÉSENTATION / PLACÉE SOUS LE THÈME “PASSER LES FRONTIÈRES”, LA 5e édition du Printemps du Livre sera ouverte sur le Monde, et même sur les mondes. Sujet ouvrANT la voie à UN FOISONNEMENT d'auteurs de tous horizons, genres. Séverine Delrieu


Passer les frontières, implique la rencontre avec l'autre et l'ailleurs. La part belle sera donc faites aux auteurs de nationalités étrangères - pour notre plus grand plaisir. Certains écriront sur l'exil, l'immigration. D'autres sur le Monde, curieux de le connaître, de le comprendre et de l'analyser. Les frontières pourront être aussi impalpables, iréelles, comme dans le passage du rêve à la réalité, ou celui de la vie vers la mort. Les frontières, ce sont aussi celles interrogées au frottement des disciplines, entre journalisme et littérature par exemple, entre poésie et autres formes de pensées. Des passages de frontières. En s'organisant comme chaque année autour de thématique - celle de cette année est passionnante et propulse cette édition vers le haut -, Le Printemps du Livre ouvre son espace aux livres, non seulement publiés dans l'année (c'est le cas pour Hélène Cixous, Jean Rolin, Zahia Rahmani, Serko Fatha, Soultan Iachourkaev...), aussi bien d'ailleurs, des écritures d'auteurs connus, comme d'autres écritures, univers et langues à découvrir ; et permet également de retrouver et célébrer de remarquables auteurs, poètes qui n'ont pas forcément “d'actualité littéraire”, comme Yves Bonnefoy, Robert McLiam Wilson... Romanciers, essayistes, poètes, journalistes, historiens, illustrateurs, auteurs jeunesse, auteurs de théâtre, une cinquantaine de plumes et d'esprits divers pour dire leurs passages de frontières.Êtres aux limites Dans la vaste programmation, la rencontre avec l'immense poète, essayiste, traducteur de Shakespeare, Yves Bonnefoy, semble incontournable. En construisant son œuvre aux frontières de bien des domaines de savoirs, il sera un invité marquant de cette édition. La venue de Jean Rolin, écrivain et journaliste français, observateur sensible du monde relatant celui-ci dans une langue littéraire, sera également un moment d'exception. Les angles de ses reportages sont originaux ; l'écriture soignée. De la banlieue, à la Palestine, aux zones portuaires françaises, jusqu'à l'ex-Yougoslavie..., ses reportages sont des moments d'humanité et d'intelligence uniques ; ils ont été réunis dans L'homme qui a vu l'ours (POL). Récemment, il a publié Explosion de la Durite (POL). Un récit truffé de digressions, où un narrateur fantaisiste accompagné de son Audi 25 - voiture destinée à devenir taxi au Congo pour subvenir aux besoins d'une famille -, nous mène de Paris à Kinshasa dans un voyage hallucinant. Voyage d'une autre nature, que celui proposé par Hélène Cixous. Dans Hyperrêve (Edition Galilé), la romancière fait le recit de la mort de son mère, et relate simultanément la maladie de son ami, Jacques Derrida. Ce récit à la fois profondement vivant et mélancolique, est tout simplement splendide. Enfin, les écritures et récits de Zahia Rahmani, du chilien Mauricio Electorat, de Sherko Fatah, nous ont particulièrement touché (cf encadrés).Printemps du Livre - Passer les frontières du 14 au 18 mars, lieux divers détails en pages agenda


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