Un projet douteux


Le Projet Andersen arrive à la MC2 du 13 au 15 mars. Soit un compositeur actuel de musique populaire québécois, qui accepte d'écrire un livret d'opéra à partir d'un conte d'Andersen à l'invitation du Directeur de l'Opéra Garnier. Soit Andersen, écrivain danois du 19e, frustré de ne pas être reconnu comme un grand écrivain. Autour de ce parallélisme s'articulent des histoires croisées entre personnages du présent, du passé, les vivants et les absents. Mais, ces personnages très parodiques et donc manichéens, sont baladés dans des situations que l'on anticipe dès le début : leur issue est vite imaginée, et chaque soi-disant rebondissement, est digne d'un sitcom enfilant les clichés, non dénués de vérité évidemment. Reste que tous les personnages de ce conte “moderne” à la morale vaseuse - les ambitieux, les puissants seront punis, même si la réalité nous démontre quotidiennement le contraire - sont interprétés par un seul comédien, un Yves Jacques convaincant. Du côté de la mise en scène, Robert Lepage, bien connu pour ses prouesses visuelles très techniques, élabore là des enchaînements d'images aux antipodes de la fluidité.


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Chili, terre mère