Angle d'ATTAC

ÉVÉNEMENT / Pour sa 4e édition, le festival de cinéma d'Attac propose, cette année encore une vaste sélection de métrages engagés, dont la diversité constitue sans doute le principal intérêt. DG


Autour d'une thématique centrale qui sonne déjà comme une prise de position (Politique, l'A-Faire de chacun) se déclinent toute une série d'interrogations axées autour de la parole citoyenne, de la sphère médiatique, de l'engagement, ou encore du travail de l'élu… Interrogations reflétées par une sélection d'une quarantaine de films en tout genre, allant du documentaire à la fiction. Réparties dans plus d'une vingtaine de lieux différents de l'Isère, avec comme objectif avoué la volonté de toucher un public vaste et diversifié, les différentes projections sont systématiquement couplées à une série de débats destinés à pousser plus en amont la réflexion amorcée par la vision des films. Objectif on ne peut plus louable, on en convient, au même titre qu'un choix de films qui fait la part belle à la diversité. Si on pouvait a priori s'inquiéter d'une certaine redondance dans les sujets traités au vu du conséquent nombre de métrages projetés, force est de reconnaître qu'il n'en est rien, le formatage n'étant visiblement pas de mise.À prendre et à laisserPour autant, le tableau n'est pas non plus sans ombre. On n'a certes pu visionner qu'une portion congrue des films projetés, mais suffisamment pour s'apercevoir que si le fond est systématiquement irréprochable, la forme pêche quant à elle à plus d'une reprise. A la recherche d'informations synthétiques et d'éclairages inédits sur des sujets souvent brûlants, le spectateur est en effet plus d'une fois confronté à un enfonçage de portes ouvertes en bonne et due forme (le documentaire sur les médias alternatifs On Air, partiellement sauvé par les pertinentes interventions de Naomi Klein et Howard Zimm), à un didactisme pesant (The Constant Gardener), ou une symbolique franchement lourdingue (les omniprésents “paysages glauques longuement filmés derrière la vitre d'un train sur fond de musique mélancolique” destinés à nous faire comprendre à quel point le monde d'aujourd'hui ne tourne pas rond). Bref, on passe parfois plusieurs heures à ne pas apprendre grand chose. À quelque chose, malheur est bon, les pépites cinématographiques dispersées çà et là dans la programmation n'en ont que plus d'éclat. Si l'on zappera sans le moindre scrupule le relou Journal intime des Affaires en Cours, de Denis Robert, on ne manquera sous aucun prétexte le film de clôture Viva Zapatero, sur la censure médiatique imposée en Italie par Berlusconi, l'excellent Land and Freedom de Ken Loach sur la guerre d'Espagne, ou encore le très bien foutu Bien commun, qui détaille les différents secteurs-clés menacés d'abandon à la sphère marchande. On finira par un hommage à une des perles cachées de la sélection, le magnifique Zinat, une journée particulière, d'Ebrahim Mokhtari, qui accompagne l'espace d'une journée la pétulante infirmière d'un petit village iranien en passe d'être élue maire.Festival de cinéma d'ATTACdu 16 au 25 mars en Isère


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Le(s) déserteur(s)