Des films et des hommes


Présentation / En l'espace de 11 ans, le Festival Ethnologie et Cinéma s'est imposé, année après année, comme l'une des programmations cinématographiques les plus alléchantes proposées sur Grenoble et son agglomération. Mais qu'entend-on exactement par film ethnographique s'interrogeront (à juste titre) les plus curieux ? Dans son acceptation la plus stricte, ce dernier constitue une prise d'image brute, permettant d'observer de façon neutre une ethnie ou un groupe social. En d'autres termes, une simple “collecte d'informations” à l'aide d'une caméra, dépourvue de toute analyse, prise de recul, commentaire en voix-off ou même mise en scène, à la différence, donc, d'un reportage ou d'un documentaire. Un idéal, on l'imagine aisément, rarement concrétisé, tant il semble impossible au réalisateur de se départir de toute subjectivité concernant le sujet qu'il choisit de traiter. Mais c'est paradoxalement cet écueil qui fait souvent le sel même de la discipline, garantissant ainsi une éternelle variété des formes et des approches, ainsi qu'une saine et perpétuelle interrogation de sa définition initiale. Pour juger sur pièce de cette vivifiante diversité, le festival, initié par la Maison des Sciences de l'Homme-Alpes et le Musée Dauphinois, propose cette année encore près d'une quarantaine de films de formes et durées variables, le plus souvent accompagnés de rencontres avec différents intervenants. Ancrage central de cette nouvelle édition, la “transmission orale de la mémoire, et du rapport qu'entretiennent les populations humaines avec le monde de l'imaginaire”, abordée au travers de quatre thématiques distinctes. Avec comme point d'orgue une conséquente rétrospective de l'œuvre du talentueux réalisateur israélien Avi Mograbi, mais également une approche de l'oralité au cinéma, une exploration du chamanisme contemporain, et enfin un retour sur les films amateurs du patrimoine cinématographique local et régional. damien grimbertEthnologie et cinémadu 27 février au 11 mars, lieux divers


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