Les diamants sont éternels


Musique / On le sait, la salle Le Ciel n'aime rien tant que servir d'écrin intimiste pour les voix féminines les plus intenses. En attendant fébrilement la sélection grenobloise de l'édition 2007 des Femmes s'en Mêlent (au cas où ça marche, on supplie : par pitié ! Pas les Plastiscines ! On veut CSS !!!), voici l'occasion, le 25 février, de vous faire monter des frissons dans l'échine. Shara Worden, l'organe vocal vibrant derrière la réussite artistique de My Brightest Diamond, aurait pu se retrouver figurante à la fin du film Borat. Élevée au sein d'une famille évangéliste mélomane, elle préfère suivre des cours de musique qu'assister aux Jesus Camps. Ses parents l'inscrivent à des leçons de tango, de gospel, de jazz et de musique classique. Elle apprend le piano de l'âge de huit ans, s'encanaille en calquant sa voix sur celles de Whitney Houston et de Mariah Carey. L'enfant prodige décide de voler de ses propres ailes, et s'en va explorer les compositeurs classiques à l'université, avant de bifurquer vers l'opéra dès son arrivée à New York. Dans les clubs rock de la Grosse Pomme, elle se prend en pleine poire (désolé) des artistes aussi singuliers que Nina Nastasia ou Antony & The Johnsons. Elle décide de sauter le pas, d'égréner ses compos en s'accompagnant à la guitare électrique, désormais convaincue que sa musique est le plus beau des cadeaux qu'elle puisse partager (d'où le nom de son groupe). Elle enregistre Bring Me The Workhorse en 2005, l'album sort l'année d'après, et c'est l'un de ces chocs que l'on voudrait garder pour soi. La voix de Shara vous transporte, son harmonie avec les cordes vous tétanise. Ses mots vous transpercent à chaque trémolo. Une énergie désespérée claque morceau après morceau pour ne plus vous lâcher. C'est effectivement le plus beau cadeau que les évangélistes nous aient jamais offert. fcMy Brightest DiamondLe 25 février à 17h30, au CielAlbum : “Bring me the Workhorse“ (Diff-erant)


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La bonne distance