Un Ipod dans ta face Supprimons toute ambiguïté d'entrée de jeu : non, les Ipod Battles ne sont pas des affrontements entre gangs de nerds, où les jolis lecteurs mp3 design servent de projectiles plus ou moins contendants. Lancée à Paris par le duo de “party animals“ Romain Rock / Tekilatex, cette nouvelle forme de soirée a déjà conquis Montréal et Genève, et (vu qu'on n'est pas là non plus pour faire du hors-sujet total) envahira Grenoble le 24 février au Bar MC2, à l'initiative de Je déteste la musique. Le principe, 8 équipes de 2/3 personnes qui s'affrontent à coups de mp3s meurtriers (par manches successives), et le public comme seul juge pour déterminer les gagnants. Autant dire que l'ambiance n'est pas à la déprime ou à l'introspection, mais plutôt à la satellisation du dancefloor. Espérons donc que nos crews locaux (en vrac, MaïsMan, Je déteste la musique, Radio Campus team…) sachent résister aux assauts du duo fondateur. À noter que l'after party (sur place) sera assurée par le “too cool for school“ DJ Orgasmic, aux côtés de Michel Hamburger, Redaster, et DJ Jean-Pier. Jungle sans pitié De toute évidence, la drum'n'bass compte encore de nombreux adeptes à Grenoble, à en juger par le rythme infernal auquel s'enchaînent les soirées qui lui sont dédiées à l'ADAEP. On commence direct par le gros morceau, la soirée Rollin' Bass de ce samedi qui accueillera le duo DJ / MC Youthman & YouthStar, et l'excellent canadien Rcola. On s'offre ensuite une rapide bouffée d'oxygène électro, break, et techno avec la 3e Boogie Night de l'Agence 2 Mix (le 3 février) et on replonge dans le vif du sujet avec la soirée Drum'n'Trance Double Night du 10 février (si vous ne comprenez pas le concept, prenez-vous en main) et la Lost in Dub du 10 mars, qui réunira UK dub et drum'n'bass par le biais des crews 3 Hz et Red Lion. Des survivants ? Bon courage pour la soirée Break The Gap du Shamanik Sound (le 17 mars). On relève cependant quelques poches de résistance reggae, dancehall, et hip-hop les samedi 3, 24, et 31 mars et le jeudi 22… Funk, soul, groove : attaque collatérale S'il est vrai que l'équation soirée dancefloor = musiques électroniques se vérifie souvent, il ne faudrait pas pour autant passer à côté d'alternatives plus métissées, mais toutes aussi addictives. On pense par exemple à la nouvelle soirée Funky Saturday de DJ Goodka (le samedi 3 février au Kaméléon), qui accueillera aux côtés de notre infatigable groove activist les sélections funk, disco, brazil & more de son ami de longue date DJ Pharoah, gérant du magasin de disques nantais Oneness Records et animateur de l'émission de radio Party People. Plus près de nous, il serait vraiment dommage de manquer la soirée Vibes Cooker de ce vendredi au bar MC2, qui réunira les 2 Mix Match Men Lorenzo (Vadim Music) et Mr Dino (Lovers Records) autour d'un savoureux mix de jazz, latin, boogie, soul, funk, broken beat, boogaloo, et autres rare grooves millésimés. Avis aux amateurs. BPITCH EST DANS LA PLACE Une autre soirée alléchante est prévue au Bar de la MC2 le 3 mars, encore et toujours supervisée par Interface Electronics. Cette fois-ci, c'est Kiki, ce jeune homme au port altier en photo ci-dessus, dont vous pouvez noter la troublante ressemblance avec notre Katerine national. Mais ne nous limitons pas aux seules apparences, bien évidemment trompeuses. Originaire de Finlande, notre garçon débute dans le Djaying au début des années 90, en s'adonnant tout d'abord au hip hop. C'est en déménageant à Berlin qu'il se prend le phénomène électronique en pleine gueule : il officiera dans quelques concours, dans des clubs et à la radio, puis finira par avoir son propre show à base de mixs détonants sur la station pirate Twen FM. Il sort un premier mix en 1998, sésame d'entrée sur le prestigieux label Bpitch Control d'Ellen Allien. Dès lors, il multiplie les maxis, les remixs, les résidences, les tournées avec d'autres artistes du label, tout en peaufinant ses compos techno / électro / house avec un soin d'orfèvre. Il attend 2004 pour sortir son premier album officiel, Run With Me, où sa science affûtée des beats minimaux destructeurs s'allie avec les apports des cordes et d'ambiances gothiques du meilleur effet. Il invente pour l'occasion l'étiquette musicale de “Ténèbres Martiales“. Il vient de sortir (en novembre dernier) un nouveau maxi intitulé Trust Me, où il épure ses divagations sonores et s'ouvre à des atmosphères plus cinématographiques (il prétend s'inspirer ici des films de Wim Wenders – dans le doute, on va hocher de la tête d'un air pénétré). Discovery Channel Enfin, on ne peut manquer de vous enjoindre à découvrir le Discovery Project initié par plusieurs activistes hautement recommandables de la scène électronique locale (Icone, 3 Hertz…). La soirée se déroulera le 17 février de 22h à 10h (voire 12h, nous dit-on), et se présente comme “l'ultime rencontre des arts de rue et des musiques électroniques“. On espère que c'est faux, qu'il y en aura d'autres dans la foulée, et on sera en tout cas de la partie. Au menu, du son bien pêchu (hip hop, breakbeat, hardcore – wou-hou ! -, drum'n'bass, techno, hard tech…), les dj sets se voyant accompagnés de performances de jongleurs, de cracheurs de feu et autres spectacles mécaniques.