Les montreurs d'ours

Spectacle de cirque poétique et pas tarte à la crème, ni bébête pour un sou, La Reine des flaques d'eau, dernier né de la famille Romanès nous arrive. Alexandre Romanès, adorable saltimbanque de 56 ans, fondateur de la fameuse troupe revient sur son histoire, ses poésies, son futur film. Propos recueillis par Séverine Delrieu


Comment le cirque Romanès est-il né ?C'est une longue histoire. Dans ma famille, on fait du cirque depuis 200 ans. On est une famille de montreurs d'ours. On allait sur les places publiques. Mes parents avaient un grand cirque. Je trouvais ça trop grand et ça m'intéressait pas trop. Je suis parti vingt ans. Quand je suis revenu, j'ai acheté une petite toile et j'ai monté un petit cirque tzigane. Mais tout petit.Avec votre épouse Délia...Et mes enfants, les cousins et les cousines. Et je crois qu'on a monté un joli spectacle. Tout le monde disait que c'était poétique, un beau compliment. Et tout a démarré.Comment s'est construit La Reine des flaques d'eau ?Par petites touches. On avance, on recule. Au départ, l'idée est venue de ma fille Alexandra, qui a aujourd'hui 10 ans. Quand elle était au berceau, on avait boulonné un petit trapèze en haut de la caravane. On a mis le berceau sous le trapèze. Elle ne savait pas marcher, qu'elle se pendait déjà au trapèze. Aujourd'hui, elle en fait magnifiquement. Elle sait faire beaucoup de choses. Donc on a mis un peu plus le projecteur sur elle. C'est pour ça qu'on a appelé ça La Reine des Flaques d'eau. Et puis, elle adorait sauter à pieds joints dans les flaques d'eau quand elle était petite. On verra donc du trapèze, des funambules, du jonglage, et de la très belle musique. Ma femme chante. Je crois que ce spectacle est pour tout le monde.Vous écrivez aussi de la poésie.J'ai publié un livre chez Au temps qu'il fait, et de la poésie chez Gallimard qui va en publier un 3e. Et je vais faire un film de gitans pour le cinéma avec le groupe de Robert Guédiguian pour le cinéma. Vous connaissez Guédiguian ?Oui. Ce sera une fiction?Oui, une fiction qui se passe dans le Cirque Romanès. Mais tout ce qui sera à l'écran, seront des choses vraies. Je n'aurais rien inventé.Vous parlerez des difficultés des populations tziganes ?Je suis pas très militant. Je veux faire un beau film et en faisant un beau film, je crois que je rendrais plus service aux tribus gitanes qu'en défilant dans la rue avec un panneau.Pour en revenir à la poésie, est-ce là aussi le quotidien du cirque qui déclenche l'écriture ?Comment dire...La poésie, c'est une facilité pour moi. C'est-à-dire que le poème vient en montant le chapiteau, en conduisant le camion. Je me mets pas à une table en disant "je vais écrire un poème". Ça vient ou ça vient pas. Là, en un an, j'ai écrit 3 poèmes. C'est pas beaucoup. J'ai besoin d'un souffle. Quand ça sort, ce sont des textes assez visuels.La reine des flaques d'eau Les 1er et 2 février, à la Rampe (Échirolles)


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