Pianissimo

Musique / L'une des figures de proue du Théâtre Ste-Marie-d'en-Bas fête en cette fin d'année son dixième anniversaire. Le Festival Piano se flanque donc d'une programmation résumant parfaitement la décennie écoulée. FC


Comme tous les événements programmés au Théâtre Ste-Marie-d'en-Bas, l'origine du Festival Piano part d'un coup de cœur du maître à bord, Diden Berramdane. Passionné de musique classique et de jazz (et quand on connaît le garnement, on mesure toute l'ampleur et de la virulence de pareil amour !), le bouillonnant Directeur s'est pris d'une saisissante lubie dix ans en arrière : organiser une manifestation qui lui permettrait de réunir ces deux écoles sur une même scène, autour d'un instrument magnifiquement versatile (si vous ignorez lequel, relisez le titre un peu plus attentivement). L'occasion de lancer une de ces émulations qu'il n'a de cesse de poursuivre depuis qu'il a investi les lieux : décloisonner ces univers à l'hermétisme fantasmé, mixer avec un savant plaisir les musiciens jazz et classique, histoire de rapprocher les publics comme les artistes autour de préoccupations musicales communes. Le temps fort du Festival, et ce dixième anniversaire ne fait pas exception, étant la réunion de la plupart des musiciens invités en milieu de festival (le dimanche 10 décembre, en l'occurrence) pour une succession de courts morceaux, et forcément plus car les affinités ne manquent pas.Au menuOn retrouve évidemment des habitués des précédentes éditions. Les fidèles Christian Bernard, Alfio Origlio (accompagné ici de Daniel Mille à l'accordéon et de Jérôme Regard à la contrebasse) ou Daniel Berthet (flanqué d'un trio de cordes) ; l'incontournable Henry Torgue, dont les derniers travaux, bien que toujours aussi pertinents, n'arrivent pas tout à fait à nous faire oublier ses vibrants duos avec Serge Houppin ; ou enfin Hugues de Nolly, qui pour l'occasion a demandé à dix compositeurs contemporains de livrer des “cartes postales sonores“ (on n'en sait guère plus !) vouées à retracer l'historique du festival en musique. Du côté des invités impatiemment attendus, on cèdera (une fois n'est pas coutume) à une poussée d'américanisme primaire en vous encourageant à foncer voir le jazzman Ronnie Lynn Patterson. Auteur d'un récent hommage homonyme à son Mississippi natal, ce pianiste se fait la symbiose entre classique, soul et jazz avec une maîtrise doucement ébouriffante (écouter sur cet album sa reprise Rachmaninov, Fragments). Les amateurs de classique se régaleront des performances de Vanessa Wagner, de Bertrand Chamayou et de Sandra Chamoux, les jazz addicts iront se sustenter du concert donné par Laurent de Wilde, dont le dernier opus, The Present, ouvre la voix à de nouvelles pistes d'investigation musicale des plus stimulantes. 10e Festival Pianodu 7 au 16 décembre à 20h30 (sf le 10 décembre à 17h), au Théâtre Ste-Marie-d'en-Bas


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