Du beau au lycée

Musique et Littérature / Après une version du Syndrôme Stendhal pour les Musées, des lycéens se joignent à l'équipe de l'Atelier des Musiciens du Louvre-Grenoble pour un montage de textes et musiques vivifiant. Regard sur une répétition. SD


«Pour moi, c'est naturel de travailler avec les scolaires et je ne fais jamais cela à la légère», dit Mirella Giardelli qui dirige l'Atelier. Et on veut bien la croire. Car, même si l'ambiance de cette répétition du Syndrôme Stendhal est détendue, le travail s'avère largement studieux, concentré. Mirella Giardelli et le comédien Michel Ferber font travailler les 6 élèves de seconde du Lycée Stendhal sur les textes du même écrivain. Antoine, Lila, Julio, Géraldine, Elisabeth et Marie disent à voix hautes les extraits qui s'inséreront dans un programme musical émouvant. De Berlioz, porté par le timbre sombre de la mezzo-soprano Sabine Degroote, à Chopin, Haendel, Pergolèse, De Sainte Colombe, François Devienne. Peu intimidés, les 6 élèves ont répondus présents lorsque Alain Michon, prof de français du lycée, a lancé l'idée de collaborer avec l'Atelier sur Stendhal. «L'envie m'est venue en 2005 au moment où la restauration de la Chapelle Jésuite du lycée fut achevée. Je voulais que l'esprit de Stendhal, ancien élève de l'établissement, y perdure», explique-t-il. Ayant vu Feuilleton Stendhal en 2004 par l'Atelier, Alain Michon s'en est allé trouver Mirella Girardelli pour lui soumettre sa proposition. Et Mirella, en digne fille d'enseignants, «attirée par la transmission», a naturellement répondu présente.de Waterloo à Henry Brulard Dans cette version, les extraits ont été choisis par les élèves à partir de La Chartreuse de Parme et de La vie de Henry Brulard. «C'est un spectacle à partir, et pour les lycéens. C'est un peu comme pour Le jeu de la Grenouille : s'il n'y avait pas eu les maternelles et primaires, il n'y aurait pas eu de spectacle», résume Mirella. Du côté des lycéens, les réactions positives fusent. Antoine considère le travail comme «enrichissant» ; «il nous aide au niveau de l'expression orale - surtout qu'on a le bac blanc cette année- », poursuit Lila. Julio apprécie de travailler avec les musiciens car «on voit enfin derrière le rideau» ; Géraldine, elle, «a découvert la musique baroque et Stendhal» ; alors qu' Elisabeth dit «l'avoir mieux compris». Effectivement, pour Alain Michon, «pédagogiquement cette expérience fait réfléchir : les élèves sont obligés, pour bien dire le texte et bien s'insérer dans la musique, d'en comprendre le sens». Ce qui est parfois difficile à transmettre dans un cours standard. Ces apprentis lecteurs qui répondent à un travail exigeant et difficile, - 3 répétitions par semaine en plus de leurs cours habituels- , font figures de jeunes professionnels. La séance de travail s'achève. Mirella Giardelli fait une dernière précision. «Le syndrome de Stendhal est un bouleversement physique qu'a ressenti l'écrivain au contact de la beauté de l'Art», dit-elle. Les élèves écoutent. Ne disent plus rien. En tous cas, ils sont prêt à renouveler l'expérience. N'importe quand.Syndrôme Stendhal : le chant des toiles Le 5 décembre à 16h15 au Lycée Stendhal et le 6 décembre à 20h30 Salle Messiaen


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