22 v'là Joan


Musique / Deux nouveaux rendez-vous immanquables au Ciel cette semaine, c'en serait presque inquiétant… On vous enjoint fortement à jeter un œil, une oreille, ou tout autre partie du corps de votre choix à la création hip hop L'Autre (les 10 et 11 novembre à 20h30), sans en avoir rien vu ou entendu, mais sur la seule confiance aveugle accordée au danseur Hugues Barnouin (vu l'an dernier dans cette même salle, dans la création Lagm'taba). Mais surtout, on vous propose de savourer le live de l'une de ces auteurs interprètes dont le Ciel a le secret de la découverte. En l'occurrence une multi-instrumentiste, qui a enfanté cette année son premier album sur le tard (36 ans au compteur), après avoir passé de nombreuses années dans l'ombre de prestigieux modèles. Car côté carnet d'adresses, Joan as Police Woman (Joan Wasser de son vrai nom) n'a rien à envier à personne, bien au contraire. Fichée comme la “veuve“ de Jeff Buckley, l'Américaine a promené violon, piano, guitare ou basse chez pas mal de gens plutôt fréquentables : Nick Cave, Lou Reed, Rufus Wainwright, Antony and the Johnsons… Comme un symbole, les plus belles plages de son premier album, Real Life, sont celles où la belle se paie des sidemen de luxe : l'extra-terrestre Antony sur un duo vibrant et surtout Joseph Arthur sur les trois sommets du disque. Le “tube“ Eternal Flame, Feed the Light, jolie fantaisie en apesanteur au finale violoneux collant des frissons façon Andrew Bird, et un Christobel tendu, pris dans les tourmentes d'harmonies vocales démentes – vous avez dit Bowie ? – et de violons distordus jouissifs. Le reste déroule tranquillement ses ballades aux lointains accents soul, sans forcément casser des briques, mais non sans une certaine élégance cuivrée. La classe des seconds couteaux.Emmanuel AlarcoJoan as Police WomanLe 12 novembre à 17h30, au CielAlbum : “Real Life“ (Pias)


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Et bien dansez maintenant !