L'amoureux des nuages


Bio / Guillaume Apollinaire préfigure par l'originalité et la modernité de son œuvre, - il réinvente le langage poétique-, les grands bouleversements littéraires qui naîtront après lui. De son vrai nom Guillaume Albert Wladimir Alexandre de Kostrowitzky, Apollinaire, fils naturel d'une jeune camériste polonaise de 22 ans, prend conscience très tôt de sa vocation de poète. En 1897 (iil a 17 ans), il rédige ses premiers poèmes sous le pseudonyme de "Guillaume Macabre" et du coup renonce à passer le Bac. Pour gagner sa vie, l'érotomane volontiers farceur libertin, laisse couler des romans pornographiques alimentaires qui payent bien. À cette époque, il tombe amoureux de Linda Molina Da Silva, mais sera éconduit : malheureusement, l'amour déçu sera une constance dans sa vie. Marie Playden, autre femme innaccesible lui inspire La Chanson du mal-aimé, publiée dans Alcools en 1913. "Chacun de mes poèmes est un évènement de ma vie, souvent triste", dit-il. Alcools : c'est 250 poèmes écrits en 15 ans dans lesquels Apollinaire supprime toute ponctuation et apporte la première modernité au champ de la poésie. Dans la dernière partie, il évoque sa relation plus heureuse avec Marie Laurencin, le peintre, et parle de ses liens forts avec le monde de l'art. Il devient l'ami proche des peintres. Derain illustrera L'Enchanteur Pourrissant (une œuvre poétique en prose), en 1909. Raoul Dufy dessinera dans Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée. De Chirico fera son portrait. Il publie un essai théorique sur l'Art contemporain Les peintres cubistes, méditations esthétiques et est vivement intéressé par le futurisme : il signe Le Manifeste futuriste et se situe alors pleinement à l'avant-garde. À cette époque, il tombe amoureux de Lou, l'inspiratrice des poèmes, et s'engage en 1914. Trépané, il se remet tout de même sur pied et publie Les Mamelles de Tirésias en 1917, qui, sur le ton de la farce, traite de questions sérieuses. Il se end à la conférence sur L'esprit nouveau, lui l' humaniste. Mais, nettement affaibli, Apollinaire contracte la grippe espagnole et meurt en 1918. Le jour de son enterrement au Père-Lachaise, la foule en liesse chante "À bas Guillaume" - non pas le poète mais l'empeureur d'Allemagne vaincu. Apollinaire, le bien-aimé avait 38 ans. SD


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La poésie, Trintignant