Opération Bikini

Musique / Nul besoin de vous le préciser de nouveau, mais on le fait quand même : la soirée du 19 octobre au Summum constituera l'apogée de la mouture 2006 du festival Rocktambule. Vous ayant déjà entretenu des deux autres têtes d'affiche en long, en large et en travers, focalisons-nous comme des salopards affamés sur Bikini Machine. FC


Fin des années 90. Dans le vivier fiévreux de la scène musicale rennaise, deux formations se réclamant d'une même influence punk allaient fusionner et donner naissance à un troisième groupe : les Skippies et leurs élancées pop émergeant au milieu du chaos, et le combo Terminal Buzz Bomb, plus adepte des sonorités électronisantes. Les musiciens commencent par bidouiller leurs bagages musicaux communs pour se trouver un angle d'attaque, mitonnent entre potes une tambouille mêlant les courants phares des années 60 (rock et soul en tête de liste), saupoudrés de quelques sursauts électroniques, et d'influences cinématographiques superbement décalées. C'est grâce à ce dernier élément qu'ils trouveront le nom de leur formation, inspiré de Dr Goldfoot and The Bikini Machine, un admirable nanar datant de 1965 dans lequel l'honorable Vincent Price campe un savant fou détroussant les riches à l'aide de ses androïdes… en bikini. Flanqués de cette imparable caution morale, les sbires livrent un premier quatre titres, profession de foi d'une musique décrite par ses géniteurs comme de l'électro 60's super soul. Rock the houseEn 2003 arrive enfin un premier album, “11“ An introduction to Bikini Machine. Dans la masse féconde des albums se réclamant des mêmes influences, cet opus se distingue par une unité bluffante, un jeu de guitares enivrant au possible, bref, un ludisme immédiat dépassant le stade du simple clin d'œil nostalgique. Les cinq lascars commettent même l'affront de signer deux petites perles indémodables à s'écouter en boucle, Who's gonna make it ? et Bongos and Burgers : solidement ancrés dans une tradition musicale qu'ils perpétuent avec panache, les Bikini Machine vous accrochent le tympan pour ne plus le lâcher. Fin 2005, au gré d'un cheminement artistique des plus logiques, ils s'amusent le long d'un album hommage à reprendre les classiques de Monsieur Jacques Dutronc en poussant encore plus leur inclination pour les sons vintage. Huit titres en forme de friandises électro un rien désuètes, avant le plat de résistance disponible depuis peu : Daily Music Cookin' With Bikini Machine, retour en force du quintet rennais dans nos cœurs d'albâtre. Avec un sens de la mélodie qui fait mouche, le groupe alterne instrus dévastateurs (Cougar 73), tubes rétros (Shake), et fantaisies sucrées (La pharmacie anglaise) suscitant une louche addiction. Pour peu qu'ils tiennent sur scène les belles promesses fournies par ce dernier opus, nos cinq lascars pourraient bien créer la surprise.Bikini Machine + Archive + KaterineLe 19 octobre à 20h, au Summum, dans le cadre du Festival RocktambuleAlbum : “Daily Music Cookin' With Bikini Machine“ (Platinum Records)


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Imaginaire artistique