L'Oron fait de la résistance

Cette année, les traditionnelles Rencontres Internationales du cinéma de Beaurepaire fêtent leur 18e année d'existence. Un passage à la majorité qui s'accompagne d'un programme aguicheur au possible. FC


Petit rappel historique. En l'an de grâce 1988, L'Oron, le modeste cinéma de la commune de Beaurepaire, bat sérieusement de l'aile. Pour le sauver du marasme financier, décision fut urgemment prise de créer un événementiel susceptible de relancer sa dynamique de fréquentation. Appelé à la rescousse, Pierre de Gardebosc de MC4 Distribution compose une programmation d'avant-premières dignes de ce nom, et garantit la venue annuelle de guests prestigieux, tandis que le comité de pilotage du projet échafaude moult animations du cru autour des projections. 18 ans plus tard, non seulement L'Oron brille toujours de mille feux dans le centre névralgique de Beaurepaire, mais les Rencontres sont devenues l'un des temps forts artistiques essentiels de la commune (au point, selon le maire Christian Nucci, de susciter quelques jalousies au sein du Pays de Bièvre-Valloire – on n'en saura pas plus, gentiment sommé de livrer quelques précisions, l'élu botte en touche avec un sourire narquois). Sorti de ces considérations, on précisera que la charme de la manifestation s'articule sur trois axes : une proximité garantie avec les invités au fil des diverses rencontres, une politique tarifaire (3 euros à chaque séance) contrastant magnifiquement avec les prix couramment pratiqués, et une sélection s'enorgueillissant, tant dans le long que dans le court métrage, d'une garantie de spectacles variés et inédits.Au menuPour vous prouver qu'on ne donne pas dans la parole en l'air, on vous donne un aperçu du cru. On débute par une sélection cannoise agrémentée d'une reprise du Transylvania de Tony Gatlif (en sa présence, s'il vous plaît) et de deux films massivement attendus, Babel, le nouvel opus d'Alejandro Gonzales Iñarittu (Amours Chiennes, 21 Grammes), son troisième film choral centré sur un événement unique, et Les Lumières du Faubourg du génial (enfin, les avis sont partagés à la rédac) Aki Kaurismaki. Le fougueux Tony ne sera pas seul, puisque autour de l'invité d'honneur François Berléand se bousculeront Stéphane Freiss (pour la projection de Je m'appelle Elisabeth de Jean-Pierre Améris), Zabou Breitman pour sa deuxième réalisation, ou enfin le très attachant Lionel Abelanski pour sa performance dans l'intriguant Poltergay d'Éric Lavaine (qui d'après les premiers échos ne serait pas aussi craignos que redouté). Ajoutez à cela les avant-premières du prochain Michel Ocelot (Azur et Asmar) et des Rebelles de la Forêt (le deuxième produit de Sony Pictures Animation à sortir en deux mois, avec Monster House), et vous obtenez un événement qui, à 18 balais, aura vite survolé sa crise d'adolescence. 18es Rencontres Internationales du Cinéma du 13 au 15 octobre, au cinéma L'Oron (Beaurepaire)


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