To smoke or not to smoke


Théâtre / On avait quitté Stéphane Müh sur Cinq hommes, création convaincante basée sur un texte original de Daniel Keene. On appréciait le boulot pertinent de Jean Miez comme co-scénariste du (cinématographiquement) mésestimé Xavier Durringer. On guettait les apparitions géniales de Jean-Pierre Léonardini (devenu énooorme second rôle du cinéma français après une première carrière de critique culturel) avec expectative. On a encensé maintes et maintes fois les prestations cinématographiques, théâtrales et même musicales du dénommé Samuel Hercule (ici vidéaste). On a a-do-ré la prestation de Karim Qayouh dans Munich. C'est vous dire si l'on attend leur première réunion professionnelle avec impatience. Pour l'instant, on n'a pu avoir que le texte original du dramaturge entre les mains, histoire de faire monter sainement la sauce. Soit le rendez-vous de cinq personnages d'horizons éclectiques, squatteurs de l'espace fumeur d'un hôpital, pressés de savourer de menus plaisirs de la vie en attendant la quille. On retrouve avec délectation l'écriture truculente de Jean Miez, pleine d'expressions joliment ampoulées, gorgées du poids du vécu de l'intéressé, ne demandant qu'à claquer dans la bouche des comédiens ad hoc. Les ficelles narratives apparaissent parfois avec un peu trop d'ostentation, mais qu'importe, à la relecture, le texte de Carré Fumeur gagne en sympathie ce qu'il perd en fausse surprise. Après avoir vu cinq toutes petites minutes de répétition, à la faveur de l'enthousiasme de la joyeuse bande et de quelques canons en leur compagnie, on aurait presque envie de vous inciter à y aller les yeux fermés, après avoir fait de même. Ce qui manque cruellement d'objectivité, je vous l'accorde. Mais en même temps, pourquoi noircir une note d'espoir de fatalisme systématique ? FCCarré fumeurDu 10 au 20 octobre à 20h30, à la Salle Noire


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La Main de fer