«L'Europe vécue»

Interview / Importante manifestation théâtrale pré-estivale, la 18e édition des Rencontres du Jeune Théâtre Européen brasse comédiens et compagnies venus d'Europe, et s'ouvre à l'international. Échanges, spectacles uniques avec au centre, l'immense Kantor. Propos recueillis par Séverine Delrieu


Petit Bulletin : Pourquoi mettre l'accent sur le théâtre polonais et Kantor ?
Fernand Garnier : D'abord pour une raison conjoncturelle : cette année la Région Rhône-Alpes et la Voivodie de Cracovie jumelées, ont décidé de développer leurs échanges culturels autour de la personnalité de Tadeusz Kantor. L'année dernière j'avais reçu une délégation polonaise qui était venue rencontrer des partenaires potentiels à Lyon, Valence, St Etienne, et Grenoble. Le projet a avancé et je leur ai proposé une collaboration sur les Rencontres. En mars dernier, une délégation de la Région Rhônes-Alpes, s'est rendue à Cracovie. On a rencontré l'organisme qui gère le patrimoine de Kantor (la Cricothèque), et on a monté le projet avec Anne-Claire Durand (chargée du spectacle vivant à la Région) en deux volets : en juillet à Grenoble, le deuxième à Lyon et Valence en octobre novembre. Ici, il y aura une journée Kantor avec une table ronde, le film La Classe Morte de Wajda, un débat sur théâtre histoire et mémoire. Puis un spectacle, Le Conte par une cie polonaise. L'autre, c'est que Kantor est un phare. Un grand du théâtre mondial de la fin du 20e. Et c'est important que de jeunes acteurs d'aujourd'hui le connaissent pour pouvoir à partir d'un repère, construire leurs propres itinéraires. Comment avez-vous choisi les autres pays ?
On est dans la problématique des Rencontres : un jeune théâtre européen mais dans une Europe non fermée sur elle-même. Nous sommes partenaires d'un ensemble francophone international et nous devons assumer cette dimension de la langue française. Ce qui explique la présence des burkinabés et des québécois.Un mélange intéressant avec en plus les compagnies grenobloises.
Oui. La participation grenobloise est représentative de l'essence même des Rencontres, car elles proposent un lieu de dialogues, d'échanges, de confrontations entres des modes de productions théâtrales très différentes allant de l'atelier théâtre à la compagnie professionnelle. C'est un espace rare où ces pratiques se croisent. La Fabrique des petites Utopies, cie professionnelle, le CNR, école de théâtre, et les Petits Pois école de formation théâtrale. C'est très représentatif de ce que nous voulons faire au niveau international. Les grenoblois sont les interlocuteurs des invités étrangers.Programmation foisonnante. Comment choisissez-vous les spectacles ?
Notre quotidien, c'est l'Europe vécue. Nous avons fondé un réseau du jeune théâtre européen qui regroupe des membres, des structures dans plus de 27 pays, et ces gens, sont en relation les uns avec les autres en permanence. Quand nous faisons une programmation pour les Rencontres, le choix se fait en fonction de ces liens, conversations et des éditions précédentes : il y a une continuité, les gens viennent plusieurs fois.18èmes Rencontres du Jeune Théâtre Européendu 30 juin au 9 juillet dans différents lieux (détails en pages agenda). Entrée gratuite.


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