Making of


Musique / Il y a quasiment un an sortait le film d'Ondi Timoner, Dig !, descente vertigineuse dans les abysses du rock'n'roll avec pour figure de proue l'halluciné Anton Newcombe. Le portrait du leader des Brian Jonestown Massacre rabaissait l'expression “écorché vif“ au rang de poussif euphémisme ; mais tout aussi fascinant qu'il fut, le film donnait peu à voir de ce génie évoqué à tout bout de champ à son endroit. Au point que le public qui ne manquera pas de se ruer à EVE pour ce live (plus de 200 préventes à l'heure où ces lignes sont écrites) viendra sûrement plus guetter l'un des pétages de plomb mémorables du chanteur démiurge qu'écouter ses dernières (et pourtant excellentes) compos. Histoire de tester le déni de Newcombe de ce film qui fit sa gloire (il l'évoque comme une vision «Jerry Springer-esque» de sa personne). Le mieux, pour cerner la personnalité artistique du musicien et de son groupe à géométrie outrageusement variable (près de 60 zicos s'y sont succédés depuis sa création), c'est de se procurer, par le biais de la vente en ligne ou dans les magasins d'import, le double CD anthologique Tepid Peppermint Wonderland paru chez Tee Pee Records. Soit 36 morceaux choisis dans la discographie pléthorique du Brian Jonestown Massacre, illustrant au mieux sa créativité versatile. Du rock brut, aux inflexions psychédéliques brillamment maîtrisées, aux atours de rengaines surannées et mises au goût du jour par un compositeur explosant les gammes de la mélancolie telle qu'on croyait la connaître. Pour peu que Newcombe soit en pleine possession de ses moyens, et que le public le soutienne en vertu de sa juste valeur, il se pourrait bien qu'on assiste à l'un des grands moments rock de cette année. FCThe Brian Jonestown Massacre + The Lovetonesle 8 juin dès 19h30 (à la suite d'iLiKETRAiNS), à EVEwww.brianjonestownmassacre.com


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