Combat contre les frontières


Transglobal / Ouvertement en avance sur son temps, le collectif Transglobal Underground fait ses débuts en 1991 avec le single Temple Head, véritable manifeste sonore en faveur du métissage des cultures. Composée de producteurs, DJs, musiciens, chanteurs, rappeurs, et poètes de toutes origines, la formation se fait le reflet de cette diversité en embrassant dans un même élan musiques arabes, asiatiques et africaines, dub jamaïcain, hip-hop, pop des années 80, et sonorités électroniques, pour mieux les confronter les unes aux autres. Un exemple qui fera rapidement tache d'huile par la suite (avec plus ou moins de bonheur), mais qui pour l'heure assure déjà le succès de Transglobal Underground, rejoint cette même année par une jeune chanteuse orientale des plus prometteuses, Natacha Atlas. Intégrant rapidement la flamboyante formation scénique du collectif, cette dernière participe également aux deux premiers albums Dream of 100 Nations (1993) et International Times (1994), signés sur le label Nation Records (sur lequel on retrouvera par la suite plusieurs groupes phares de la scène Asian Vibes, comme Fun-Da-Mental et Asian Dub Foundation). Malgré un début de carrière solo auquel contribue grandement le collectif, Natacha Atlas continue d'officier en son sein jusqu'en 1999, et contribue grandement au succès de Psychic Karaoké, nouvel album sorti en 1996 qui impressionne par la sophistication de sa production, agencement savant entre électro, musiques orientales et psychédélisme, soufflant de cohérence. Après une pause de deux ans, Transglobal Underground revient en 1998 avec Rejoice, rejoice, emballant opus marqué par les déplacements du groupe en Turquie en en Europe de l'Est. Natacha Atlas y intervient pour la dernière fois, tout en restant en contact avec les différents membres de la formation, qui produisent une large partie des morceaux présents sur ses différents albums solos. Deux albums suivront encore, Yes Boss Food Corner en 2001 et Impossible broadcasting en 2004, sans réussir cependant à égaler la magie des quatre premiers opus. DG


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