Choix et richesses

Retour / Du 12 au 14 mai s'est tenu le forum de la nouvelle critique sociale autour de thématiques telles que l'état de la démocratie, les révolutions culturelles et l'avenir du capitalisme. Au rendez-vous : émulation et brassage. Séverine Delrieu


Le forum La nouvelle critique sociale fut un franc succès. À l'heure d'un embourbement de la “démocratie” dans les méandres vaseux des affaires, chercheurs, hommes de terrain, citoyens s'interrogent sur notre société, la pensent, la souhaitent plus humaine. Condensé en trois journées à la MC2, le forum a brassé plus de 7300 personnes venues de la France entière. «Une vraie réussite», annonce t-on du côté de la Ville qui a soutenu ce projet avec le Conseil régional et l'IEP ; et la Mairie de préciser que «samedi et dimanche des gens ont même étaient refusés». À l'initiative de Pierre Rosanvallon, fondateur de la République des idées (atelier intellectuel international) et de la Nouvelle agence des solidarités actives (luttant contre la pauvreté), et notamment créée par Martin Hirsch (Président d'Emmaus), ce forum eut la brillante idée d'asseoir à la même table éminents chercheurs, acteurs de terrain, personnalités de la sphère économique. Chacun pu poser les choses, témoigner, s'interroger, être ensemble dans un désir de comprendre et d'apporter des solutions. Concrètement, richesse des propos et embarras du choix furent les expériences dominantes pour les participants. Vivre ses contradictionsÀ la plénière du samedi, “L'individu déchiré”, la sociologue Nicole Aubert rappelait le tiraillement permanent de l'individu dans le monde du travail. «Lorsque j'ai interrogé le directeur d'IBM, il voulait que ses employés adhèrent passionnément à l'entreprise» Demande impossible pour un salarié quand on sait que la notion de passion est aux antipodes du choix... Alain Ehrenberg, sociologue, explique que «l'autonomie acquise par beaucoup fait naître un sentiment d'insécurité que personne ne prend en compte». À la table Ronde Inégalités Femmes-Hommes animé par Philippe Val, les voix en présence dont Fadela Amara (Ni putes ni soumises) s'accordent à tirer un bilan très alarmant : les quelques avancées sur ce sujet fondamental sont en nette régression. Françoise Laurant, présidente du planning familial résume, «il faut éduquer les hommes et les femmes sur cette notion là. Les bienfaits rayonnerons sur la société entière». Enfin, difficile de faire son choix lors des ateliers culturels, où les artistes, souvent porteurs de questionnements pertinents trouvent leur légitimité dans ce forum. On retiendra de l'atelier Arts visuels, le projet de l'artiste Thomas Hirshorn qui a répondu à l'abandon culturel dans cette banlieue, en créant avec les gens du quartier un musée précaire. dans celui-ci, il a exposé des originaux de Léger, Duchamp, Malevitch, Mondrian, prêtés par Beaubourg. Le projet de Laboratoire, C'est Dimanche !, élaboré à Grenoble, fut également présente par Philippe Mouillon. Du côté de l'atelier des littératures, Bernard Comment, écrivain en recherche permanente d'une écriture libre et novatrice dit «les hommes de lettres entravent la littérature». Alors que la littérature, la vraie est toujours politique.


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