Bonne pioche
Bonne / Certes au départ, seul le Méliès avait déposé un dossier pour La Caserne de Bonne. Puis, du fait qu'à Bouchayer-Viallet le projet de Pierre de Gardebosc n'était pas viable, il a été orienté vers la Caserne de Bonne. Voilà comment deux dossiers très différents - ce que Jérôme Safar, l'Adjoint à la Culture confirme les qualifiant même de «complémentaires» -, se sont retrouvés en concurrence. Pierre de Gardebosc, directeur de MC4, société regroupant ses activités de distributeur, exploitant, programmateur, a déjà à son actif la création de plusieurs festivals : Alpes d'Huez, Beaurepaire, Bastia... Son projet baptisé le Nautilius, aurait des allures de “MK2 local” (MK2 est une chaîne de salles dirigées par Marin Karmitz programmant des films Art et Essai “porteurs”), à la programmation proche de celle du Club, pourvu d'un café-librairie, et viendrait, selon Pierre de Gardebosc combler un vide : «Grenoble manque d'un lieu différent». Le projet de la structure associative Le Méliès propose de continuer à creuser le sillon des axes jeune public, patrimoine et répertoire, du créneau recherche et découverte, créneau auquel Bruno Thivillier tient particulièrement, «sans quoi, dit-il, il n'y aurait pas d'accueil des premières œuvres donc pas de renouvellement de la création». Après quelques mois d'attente, Jérôme Safar insiste, «s'il n'y a encore rien d'officiel ma préférence va au Méliès. Maintenant, c'est au Conseil municipal de la valider ou non, il se prononcera aux alentours des mois d'avril-mai». Effectivement, Le Méliès paraît le plus indiqué pour investir ce lieu, compte tenu de son travail de terrain, de proximité, et sa louable ambition de sensibliser tous les publics à une écriture cinématographique originale. Pour Jérôme Safar, «le Méliès est la meilleure réponse pour De Bonne, car nous travaillons avec eux depuis longtemps et leur engagement avec le jeune public est à développer». Pour autant, le projet de Pierre Gardebosc semble séduire la Mairie, «à terme, je voudrais que les deux projets voient le jour, le projet Nautilius répondant à une demande grenobloise». Cela impliquerait donc de trouver un autre site assez éloigné de De Bonne pour que les deux projets soient viables. En attendant, Pierre de Gardebosc, chargé de sa volonté dévastatrice, attend une réponse officielle, «j'ai passé un écrit, j'ai bien le droit à un oral. Je ne connais pas ces gens de la commission, ils ne me connaissent pas, comment peuvent-ils décider ? De toute façon, je ne lâcherai pas le morceau». Cette nouvelle salle, dont l'ouverture est prévue en 2008, pourrait entraîner des changements en centre-ville.SD