Overdose filmique

Festival / Pour sa première édition, la Biennale Cinéma & éducation (Cinéduc pour les intimes) propose une gargantuesque sélection de films, accompagnée de débats et d'ateliers. DG & FC


Créée à l'initiative de la Maison des Enseignants, la manifestation permet ainsi de découvrir un large spectre d'œuvres de fictions et de documentaires (courts et longs métrages confondus) dans une dizaine de lieux de Grenoble et de l'agglomération. Parmi les temps forts, on notera une sélection de courts-métrages de l'iranien préféré des cinéphiles contemplatifs Abbas Kiarostami, réalisés entre 1970 et 1982, une grande table ronde sur le thème Mondialisation des Images et des Ecrans à la MC2, et surtout un certain nombre de cartes blanches accordées à différents partenaires du festivals (l'Agence du Court-métrage, le CCC, la Cinémathèque, Folimage, le Forum des Images, le Goethe Institut, l'Institut Finlandais…), prometteuses de surprises à priori alléchantes. Et le reste de la programmation, variée et éclectique, ne démérite pas, même si l'on peut regretter, au regard de la profusion de films tous azimuts (plus de 70 métrages présentés, tout de même !), l'absence de grands axes thématiques clairement définis, qui auraient permis au spectateur de s'orienter un peu moins au hasard dans cette jungle de projections. Une absence de pédagogie (assez paradoxale pour une biennale sur le thème de l'éducation…) qui ne s'étend heureusement pas aux ateliers (axés autour de la découverte des différents métiers du cinéma d'une part, et de l'approche pédagogique de l'autre) et aux débats (regroupés autour des thèmes Regards sur l'école, Violences urbaines, violences sociales, violences scolaires, et L'Ecole de la vie), et, on l'espère, n'entravera pas pour autant l'accès aux nombreuses pépites proposées.

Morceaux choisis

Dans les sorties récentes, le panorama propose l'hilarante Prophétie des Grenouilles de Jacques-Rémy Girerd, le touchant Camera Kids de Zana Briski et Ross Kaufman, le succès surprise (et mérité) Va, Vis et Deviens de Radu Mihaileanu, l'over-césarisé L'esquive d'Abdellatif Kechiche, l'exemplaire Être et avoir de Nicolas Philibert (d'ailleurs, que devient Jojo, la véritable star du film ?), ou encore le palmed'orisé Elephant de Gus Van Sant, sur lequel la rédaction se mettra peut-être d'accord en 2010. Au rayon des classiques à ne pas manquer, citons en vrac Gosses de Tokyo d'Ozu, le Kes de Ken Loach (en date de 1969), l'inoxydable Los Olvidados de Luis Bunuel, le daté mais attachant Zazie dans le Métro de Louis Malle (accompagné d'une conférence de l'historien du cinéma Jean-Pierre Pagliano), et surtout le rarissime High School II de Frederik Wiseman (derrière ce titre nanar se cache un très bon docu-fleuve - 3h40 ! - de 1994 sur le quotidien d'un lycée de Harlem, déjà visité par Wiseman en 1968). Et enfin, vous pourrez trouver au sein des sélections de courts métrages des petites perles comme L'école des facteurs de Tati (ébauche de son futur Jour de Fête), Y a du foutage de gueule dans l'air de Djamel Bensalah (featuring Jamel) ou le lapidaire Tous à la manif de Laurent Cantet.

Cineduc, du 16 au 29 janvier, lieux divers Détails de la programmation en pages agenda


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