Du feu sur le dancefloor

Soirée / Troisième édition de la soirée Freaked Beatz ce samedi à l'ADAEP, qui, une fois encore, réunira amateurs d'innovation musicale et de pistes de danse débridées. Au programme, deux recrues du label électro hip-hop de référence Ekler'O'Shock, Leonard De Leonard et Xerak. Damien Grimbert


On le dit et on le répète, au cas où, sait-on jamais, le doute subsisterait encore : musiques de club, hip-hop, et expérimentations électroniques font désormais partie d'une même grande et belle famille, qui concentre en son sein une bonne partie des innovations musicales les plus rafraîchissantes du moment. Les guerres fratricides qui opposaient ces différents courants ne concernent désormais plus qu'une poignée d'individus bornés, et l'on assiste à l'émergence d'une multitude de labels, associations, et organisations diverses, prêts à propager la bonne parole. Comme c'est le cas du label parisien Ekler'O'Shock, repéré au travers de deux projets marquants alignant allégrement influences électronica, hip-hop, crunk, 8bits, ou pop/rock (la très bonne mixtape 80 minutes of Stank Stank, de DJ Raedawn, et la non moins remarquable compilation The Unexpektheadz) et qui sera pour l'occasion représenté par deux freaks touche-à-tout multimédia, Léonard de Léonard, et Xerak.Robots will save usLe premier commence ainsi par composer la musique d'un jeu vidéo (Borderland) et d'une série de courts-métrages (Cartonman), avant d'accompagner Philippe Decouflé à travers l'Europe sur son spectacle Cyrk 13 en tant que DJ/sound designer, et de composer la bande-son de la pièce de théâtre Universal Dance Floor de la compagnie Night Fever. Également à son actif, la création des labels Musiques Hybrides (aux côtés d'Olaf Hund), et Rolax, une flopée de collaborations en tout genre (avec notamment Gonzales, Peaches…) et enfin deux albums, Leonizer Fever et 2, dans lesquels il dévoile la pleine mesure de son hétéroclisme musical. Dernière sortie en date, son maxi Coup de Foudre, plus orienté club, alterne électro, hip-hop, et breakbeat en compagnie de Maxx (ex-MC des mythiques rappeurs de Philadelphie The Goats) et de la riot grrrl Meninamandine, que l'on retrouvera tous deux sur scène. Tout aussi suractif, Xerak est quant à lui un artiste multi-support, oscillant en permanence entre création musicale, graphisme, animation, jeux vidéos, et clips… Inspiré en vrac par les technologies surannées, la street-culture tokyoïte, l'énergie du mouvement punk, ou encore la pop synthétique des années 80, ce performer hors-norme, fréquemment accompagné de la mystérieuse Tomomi, s'adonne musicalement à un mélange détonnant de hip-hop mutant, d'électro-clash, et de sonorités 8bits. Outre son récent maxi Sexfloor Shakers, on lui doit également une série de 8 Mix Steaks, mini-albums éminemment collectors, accompagnés de goodies du meilleur goût. À l'origine de cette soirée, Kill Kill Auch (Gross Doz), et Rescue (Chica-Chic) parachèveront le travail par un DJ set respectif des plus acidulés, accompagnés du live abstract hip-hop d'Aïdos, des projections vidéos d'XXX, et des peintures de Vinz.Soirée Freaked Beatz le 3 décembre dès 22h, à l'ADAEP (showcase de Leonard de Leonard et Xerak à 18h, à Chica-Chic)Album : “Coup de Foudre” et “Sexfloor Shakers” (Ekler'O'Shock), disponibles chez Chica-Chic


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La mesure du changement