Claire obscure


musique / On s'esbaudit, souvent à raison, sur la montée en puissance des formations rock venues de Belgique. Zita Swoon fait partie de cette nouvelle scène, mais s'éloigne d'album en album des contrées "enragées" visitées par ses petits camarades de Ghinzu ou des Hollywood Porn Stars, pour ne citer que les plus "en vogue". Le son du groupe Zita Swoon lorgnerait plutôt du côté de balades mélancoliques, de sucreries pop, d'hommages aussi parodiques que jouissifs, bref, d'un bonheur auditif à tout va. Tout commence paradoxalement par une séparation. En 1996, Stef Kamil Carlens quitte le groupe dEUS (pour être méchant gratuitement, on dira qu'à l'écoute de leur dernier opus, grand bien lui en a pris), et part assouvir sa soif inaltérable de song-writing, pour un projet à la transversalité grandement assumée. Le premier tour de force de la formation sera d'ailleurs une commande à caractère cinématographique, la composition d'une nouvelle bande originale pour le film L'Aurore de Murnau, avant que le premier album, I paint pictures on a wedding dress, ne débarque en 1999. Suivront l'excellent Life = a sexy sanctuary, un live enregistré à Bruxelles, et finalement A song about a girls (sorti en mai dernier chez V2). Un disque marquant encore plus cette rupture consommée avec la scène belge précitée, selon le bon vouloir du leader Stef Kamil Carlens, parti à la base pour enregistrer un album solo, avant de se faire rejoindre par ses fidèles camarades. Si on peut rechigner sur un duo fortement dispensable avec Axelle Red (De quoi a besoin l'amour ?), on goûte volontiers à ces morceaux aux velléités acoustiques précieuses, et on ira vérifier leur efficacité scénique lors du live violemment excentré qu'ils donneront dans le cadre de Rocktambule. FCZita Swoon (avec Hanna Trance)le 15 octobre, aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu)Album : “A song about a girls” (V2)


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Les yeux et les oreilles