L'afrobeat dans le sang


zoom / Dans la famille Kuti, je demande le benjamin. Comme pour toute chose, au commencement était le père : Fela (Anikulapo) Kuti, qui créa l'afrobeat en puisant dans toutes les musiques noires (jazz, soul, funk et musique traditionnelle africaine) l'énergie puissante d'une musique profondément organique. Avec elle, il porta une parole politique et engagée dans l'Afrique des années 70 et 80, enjeux des convoitises économiques occidentales et théâtre de toutes les corruptions. Candidat éphémère à la présidence de son Nigéria natal, emprisonné à de multiples reprises, affaibli par les sévices qu'on lui a infligé et par le SIDA qui finira par l'emporter en 1997, il laisse une discographie pléthorique qui n'aura de cesse d'être redécouverte par la grâce de multiples et luxueuses rééditions. Entre temps, il aura passé le flambeau à son fils Femi, qui exportera avec succès (commercial) en Occident les grands principes de l'afrobeat, au risque d'y laisser une partie de son âme. C'est ainsi que la musique de Fela circule toujours comme une matière vivante, libre, par la voix et les instruments de ses "disciples", dont certains se retrouveront sur la scène du Théâtre Antique le 29 juillet : Manu Dibango, saxophoniste émérite qui aura popularisé l'afrobeat chez le grand public ; Tony Allen, batteur demandé par des artistes de tous horizons a appris son art en secondant Fela pendant quinze ans. Et enfin Seun, fameux petit dernier des Kuti, qui débarquera avec les 18 musiciens (rien que ça !) de son père, les légendaires Egypt 80. CCNuit Afrobeatavec Seun Kuti & Egypt 80, Tony Allen et Manu Dibangole 29 juillet à 21h30


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