Le documentaire en question

Cinéma / En pleine (r)évolution ces dernières années, le film documentaire bénéficie d'un public de plus en plus curieux. Les Etats Généraux du Documentaire de Lussas nous proposent cette année une programmation embrassant ce nouvel engouement et ses origines diffuses. DG & FC


On ne vous apprendra rien en vous assénant que le documentaire est en plein boom. Avalanche télévisuelle de "docutainments" (divertissement et documentaire allègrement mis en scène), raz-de-marée cinématographique de docu politique subjectif (The Corporation, The Yes Men, The Take...), et même synthèse des deux pour le plus hype de ce mouvement (Michael Moore, au cas où). On l'aura compris, le terreau théorique est fertile, et ne devrait pas manquer d'être consciencieusement labouré par ces Etats Généraux qui proposent en vrac séminaires (Histoires d'épouvante et Cinémas et arts contemporains), cycles désormais habituels de projections thématiques (Ces films qui nous regardent, regards sur le documentaire français, luxembourgeois, belge, et suisse, ou encore La route du doc, cette année sur le cinéma documentaire iranien - sic), un panorama annuel de la création documentaire contemporaine, une sélection parallèle consacrée à l'Afrique, regroupant des documentaires rares réalisés par des Africains ainsi que des films proposant des regards extérieurs, ou encore la suite du travail de défrichage (entamé l'an dernier par les rencontres) autour de l'œuvre du documentariste français Guy Gilles. Regards et points de vueN'oublions bien évidemment pas les projections nocturnes en plein air, rencontres privilégiées du public mais toute aussi exigeantes dans leur programmation. Vous pourrez découvrir à la belle étoile Le Filmeur, le dernier long métrage d'Alain Cavalier, le documentaire israélien Pour un seul de mes deux yeux du polémique Avi Mograbi (le rêche Août avant l'explosion), Rien sans risque du berlinois Harun Farocki, ou encore une soirée consacrée à Ingmar Bergman, plus spécifiquement à son travail théâtral (suivie d'une projection d'un de ses films). Notons également les films retenus dans le cadre d'une Journée SACEM autour du thème Musique et Documentaire, avec les diffusions de Enthousiasme de Dziga Vertov (pionnier russe d'un certain "cinéma-vérité"), Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, ou enfin les courts-métrages La Pluie (1929, du Danois Joris Ivens) et Night Mail (1936, de Basil Wright). Le programme détaillé, disponible d'ici quelques jours, devrait vous en dire un peu plus. En attendant, nous finirons ce tour d'horizon en évoquant le double rendez-vous annuel des Etats Généraux, les rétrospectives Fragments d'une œuvre, consacrées cette année au producteur/réalisateur italien Gian Vittorio Baldi (bailleur de fonds du Porcherie de Pasolini, notamment), ainsi qu'au cinéaste Philippe Grandrieux, qui avant de verser dans l'expérimental quasi nauséeux (Sombre et La Vie nouvelle), a longtemps officié dans le domaine du documentaire, traitant des sujets aussi variés que la Bosnie d'après-guerre ou l'avènement de la contre-culture dans les années 60 et 70.Les Etats Généraux du Film DocumentaireDu 14 au 20 août à (Lussas, Ardèche)Programme définitif bientôt disponible


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