Grabovica style


Musique / Dignes représentants de la musique traditionnelle tzigane du centre de la Serbie, les sept musiciens de Kal seront à Grenoble pour deux concerts d'exception. Si les premières notes ne dépaysent pas outre-mesure, rapidement pourtant, une étrange impression se fait ressentir, inattendue dans un univers musical aussi balisé que peut sembler l'être celui des musiques balkaniques. En effet, alors que la plupart des formations du cru, du moins les plus réputées de par chez nous (Tarafs de Haïdouks, le No Smoking Orchestra du sieur Kusturica…), ont bâti leur notoriété sur l'intransigeance festive et explosive de leurs cuivres, Kal n'en possède pas le moindre exemplaire. Ici on table avant tout, malgré la présence de sept musiciens, sur la prééminence des instruments à vent, comme le reflète la composition instrumentale du groupe : chant, guitares, violons, accordéons, double-basse, et percussions. Plus qu'une lubie à proprement parler, il s'agit avant tout d'une particularité géographique, l'aspect fanfare étant beaucoup plus apparenté aux musiques du Sud de la Serbie, qu'à celles du Centre, d'ailleurs un peu tombées en désuétude depuis leurs heures de gloire dans les années 60 et 70. «À l'époque, il était très populaire de diffuser la musique d'un village dans le plus grand nombre d'endroits environnants. Près de Valjevo, d'où nous venons, c'est le village de Grabovica qui détenait les meilleurs musiciens, et nous essayons de prolonger leur travail à notre façon». Mais paradoxalement, c'est avant tout à l'étranger que la musique de Kal, habile mélange d'influences tziganes, européennes, et orientales fait parler d'elle. Fondé en 1997, le groupe tourne régulièrement dans l'Europe entière, et multiplie les enregistrements, alors qu'il émerge difficilement de l'anonymat dans son propre pays. La rançon du succès ?DGKal à la chapelle Sainte-Marie-d'en-Hautle 9 mars à 20h30,et au Crocoléus le 10 mars à 20h30


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