Toute la vie devant soi

ÉVÉNEMENT/ Une arche cinématographique Martinéroise qui n'a pas sillé sous la pression du business. L'anniversaire de la salle était une excuse formidable pour rencontrer Marie Baccon, directrice de Mon Ciné et possédée par le Septième Art. Propos recueillis par Guillaume Roche


De la pellicule à coulé sous les ponts en 20 ans, pourriez-vous nous parler de l'aventure Mon Ciné ? Marie Baccon : Je dirige le cinéma depuis 2003, mon prédécesseur, Jean Nosenzo, avait effectué des changements pour hisser Mon Ciné à un haut niveau. Je n'ai pas honte de dire que lorsque j'ai commencé à remplir mes fonctions pour ce poste les bases étaient solidement installées. À vrai dire, nous sommes loin de la petite salle de nos débuts ! C'est-à-dire ? Nous avons fait le choix d'opter pour différents labels et d'inscrire Mon Ciné dans une logique qualitative. Je ne rentrerais pas dans le détail car nous sommes beaucoup labellisés ! (rires) Mais, il se positionne dans une logique de recherche et d'éducation à destination des jeunes dans le cadre d'ateliers animés par Cécile Clapié, notre Coordinatrice Jeune Public. Nous sommes également affiliés au réseau Europa Cinéma / Média prônant la diffusion de films de l'Union Européenne. Vous mettez la qualité en avant, pourriez-vous expliciter ce sentiment ? Ici, je dirais que nous cherchons un équilibre entre les films grand public et des productions plus confidentielles et exigeantes dans la catégorie “Art et Essai“. En réalité, l'image devient de plus en plus banalisée et commune dans notre société, je pense qu'il est important d'éduquer les jeunes pour qu'ils se posent des questions utiles afin de comprendre le cinéma. Pour exemple : j'ai été impressionné par l'analyse cinématographique de membres de l'association des Cinéphiles Anonymes lors de soirées organisées à Mon Ciné. Vous êtes optimiste ! Oui, mais je note aussi que des jeunes ne cherchent pas à comprendre ce qu'ils regardent et se gavent d'images bêtement. Enfin, par rapport à cela il faut tout de même relativiser et ne pas tomber dans un discours élitiste et rebutant. Le cinéma est une chose que l'on doit avant tout partager ; des sentiments doivent être suscités ! Vous êtes passionnée par le cinéma, pourriez-vous expliquer votre parcours ? (Rire) Assez passionnée pour avoir passé un CAP de projectionniste à 15 ans puis, j'ai commencé à travailler dans différentes salles avant d'être programmatrice à l'Heure Bleue et Mon Ciné. J'aime la culture et de fil en aiguille je suis arrivée m'inscrire dans ce domaine. Et l'avenir ?Nous allons continuer à mener cette recherche de qualité et notre mission d'éducation par rapport aux jeunes tout en défendant des valeurs cinématographiques fortes. L'important est de passionner et surprendre perpétuellement.Mon Ciné fête ses 20 ansmer 5 décembre dès 10h, journée de projections et de réflexions autour du thème “La télévision : plaisirs et dépendances ?“


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Les murs de Berlin